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Russiagate, retour sur une machination politico-médiatique

9 août 2023

Temps de lecture : 6 minutes
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Russiagate, retour sur une machination politico-médiatique

Temps de lecture : 6 minutes

Pre­mière dif­fu­sion le 25 mai 2023

Le 12 mai 2023, le procureur spécial John Durham a rendu son rapport concernant l’enquête du FBI sur les soupçons de collusion entre le candidat Donald Trump en 2016 et la Russie. En résumé : il s’agissait bien d’une cabale à l’encontre de l’ancien président, qui a fait l’objet d’accusations sans fondements formulées de manière subjective et sur injonction politique. L’ombre du clan Clinton plane sur cette affaire, la ficelle est tellement grosse que même CNN a dû faire amende honorable et reconnaître que le FBI avait outrepassé sa mission.

Reichstadt, Mendès France et Bronner portés disparus

Les experts français du com­plo­tisme sont bien dis­crets ces derniers jours. Où sont passés Rudy Reich­stadt, Tris­tan Mendès France et Gérald Bron­ner ? Un de leur jou­jou favori vient de leur être sub­til­isé : Don­ald et les Popovs. En France, le traite­ment jour­nal­is­tique réservé à cette affaire restera dans les annales. Les médias de grand chemin et les édi­to­crates en chef chan­taient tous en chœur un refrain dic­té par leurs don­neurs d’ordre états-uniens.

Impru­dence jour­nal­is­tique ou men­songe éhon­té ? Les con­cernés choisiront à n’en pas douter la pre­mière option, mais le fait est que le Rus­si­a­gate peut désor­mais bien être qual­i­fié de pure machi­na­tion, à laque­lle la caste médi­a­tique occi­den­tale a pris part avec une rare ferveur.

Le New York Times et le Wash­ing­ton Post ont même reçu le prix Pulitzer en 2018 pour « pour leur cou­ver­ture d’in­térêt pub­lic, pro­fondé­ment sour­cée et implaca­ble­ment pub­liée, qui a fait spec­tac­u­laire­ment pro­gress­er la com­préhen­sion qu’a la nation de l’in­ter­férence russe dans les élec­tions prési­den­tielles de 2016 et de ses con­nex­ions avec la cam­pagne de Trump, l’équipe de tran­si­tion du prési­dent élu et son admin­is­tra­tion défini­tive. »

Voir aus­si : Rus­si­a­gate, la méga fake news dont per­son­ne ne répond

Quand John Durham calme tout le monde

Dans son rap­port de 316 pages, le pro­cureur Durham écrit ceci : « Le gou­verne­ment ne dis­po­sait daucun ren­seigne­ment vérifié indi­quant que Trump ou la cam­pagne Trump était impliqué dans une con­spir­a­tion ou une rela­tion de col­lab­o­ra­tion avec des représen­tants du gou­verne­ment russe. En effet, sur la base des preuves recueil­lies dans le cadre des mul­ti­ples enquêtes fédérales exhaus­tives et coû­teuses sur ces ques­tions, y com­pris lenquête en cours, ni les forces de lordre améri­caines ni la com­mu­nauté du ren­seigne­ment ne sem­blent avoir dis­posé de preuves réelles de col­lu­sion… »

Et d’expliquer que le FBI et le min­istère de la Jus­tice ont agi dans le cadre d’un acharne­ment judi­ci­aire et poli­tique, et ce alors même qu’il n’y avait selon Durham pas d’éléments con­crets jus­ti­fi­ant l’ouverture d’une enquête.

Jake Tapper lâche du leste

Fig­ure incon­tourn­able de la très anti-Trump CNN, Jake Tap­per n’aura pas per­du de temps pour adopter la tac­tique éculée de la « démo­li­tion con­trolée ». Le présen­ta­teur admet que le rap­port Durham est dévas­ta­teur pour le FBI, car il prou­ve qu’il n’y avait pas de véri­ta­ble rai­son de lancer l’enquête Trump-Russie : « Le rap­port est main­tenant là. Il est tombé et il n’a peut-être pas pro­duit tout ce que cer­tains répub­li­cains espéraient, mais il est en tout cas dévas­ta­teur pour le FBI et, dans une cer­taine mesure, il dis­culpe Don­ald Trump. »

Et bien sûr aus­si dévas­ta­teur pour la chaîne CNN, ce que Tap­per recon­naît, lui qui a sans sour­ciller par­ticipé à cette chas­se aux sor­cières des­tinée à désta­bilis­er Don­ald Trump pen­dant toute la durée de son mandat.

Tous les fils mènent à Hillary

Le rap­port Durham est peu ten­dre avec le clan Clin­ton. En 2016, alors que le FBI com­mençait à s’intéresser à Trump, il étouf­fait trois affaires touchant la Fon­da­tion Clin­ton, bras financier de la cam­pagne d’Hillary.

Par ailleurs, Durham explique qu’au beau milieu de l’été 2016, les mem­bres de la garde rap­prochée d’Hillary Clin­ton se sont mis d’accord pour adopter une stratégie de dén­i­gre­ment à l’égard de Don­ald Trump en met­tant l’accent sur des pré­ten­dus liens avec la Russie. Dans le coup ? Oba­ma, Biden, le pro­cureur général Lynch et le directeur du FBI James Comey. Un com­plot, un vrai.

Donald Trump avait donc raison

John Durham n’en appelle à aucune sanc­tion envers des mem­bres du FBI, mais il y a de quoi sérieuse­ment s’interroger sur cette insti­tu­tion, pour ne même pas par­ler de toute cette presse et de ces médias qui pen­dant des années se sont empressés de ramer dans le même sens, celui du Bien et et de la Vérité.

À ce stade, dif­fi­cile de savoir si cette affaire prof­it­era poli­tique­ment à Don­ald Trump. Les Démoc­rates lui pré­par­ent sans doute d’autres épreuves, ne comp­tant pas le laiss­er faire cam­pagne en étant semi-blanchi. Mais une chose est cer­taine : le rap­port Durham donne rai­son à l’attitude tenue par Don­ald Trump lorsqu’il était attaqué ces dernières années : il existe bien des médias qui se pensent con­ven­ables mais sont en fait des officines relayant des fake-news ; il y a aux États-Unis des strates du pou­voir échap­pant à la volon­té exprimée dans les urnes.

Le fonctionnement de l’État profond US dévoilé

De manière con­certée, ces officines et ces cer­cles de pou­voir peu­vent agir si puis­sam­ment qu’ils n’hésitent pas à aller jusqu’à orchestr­er des manœu­vres dans le but de faire tomber un prési­dent démoc­ra­tique­ment élu. Que l’on appelle cela État pro­fond ou non, qu’importe ! Ces strates ne sont pas des inven­tions sor­tant du cerveau malade des com­plo­tistes mais des struc­tures dont l’inertie leur per­met d’avoir un fonc­tion­nement autonome du prési­dent des États-Unis.

Ain­si, le rap­port Durham n’est pas sim­ple­ment utile pour mieux com­pren­dre les enjeux poli­tiques actuels en vue des prési­den­tielles de 2024. Il per­met aus­si de pren­dre du recul et de réfléchir au fonc­tion­nement de l’État US et de ses rela­tions avec le pou­voir politique.

Les services et les médias, un État dans l’État ?

La prési­dence Trump a ceci de par­ti­c­uli­er qu’elle a mis en lumière tout un pan des rouages de l’État US et de ses relais. Don­ald Trump n’avait évidem­ment pas la main sur les médias de grand chemin, ces chapelles ser­vant de caiss­es de réso­nance à des struc­tures échap­pant au con­trôle du président.

On pense notam­ment à des élé­ments déter­mi­nant de la com­mu­nauté du ren­seigne­ment, mais aus­si aux struc­tures por­tant la voix de Wash­ing­ton à l’étranger. Le rap­port Durham le con­firme : quand la Mai­son Blanche s’écarte d’une ligne admise, une coali­tion ren­seigne­ment-médias peut se for­mer pour impos­er son point de vue et con­tre­car­rer les plans d’un prési­dent jugé incorrect.

À la lumière de ce rap­port, il devient ain­si urgent de s’interroger sur d’autres affaires ven­dues avec acharne­ment par les médias de grand chemin, notam­ment la nar­ra­tion bio-sécu­ri­taire et la nar­ra­tion guer­rière, ou encore l’affaire du lap­top d’Hunter Biden. Sur ces sujets aus­si, assis­tera-t-on bien­tôt à un silence de nos experts Reich­stadt, Mendès France et Bron­ner ? C’est fort probable.

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