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Salon du Livre de Francfort : une critique littéraire dénonce la manière dont les éditeurs de droite sont traités

16 novembre 2021

Temps de lecture : 3 minutes
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Salon du Livre de Francfort : une critique littéraire dénonce la manière dont les éditeurs de droite sont traités

Temps de lecture : 3 minutes

Le monde de l’édition, comme celui du journalisme, n’est pas un modèle de pluralisme, ni en France ni en Allemagne. Un exemple supplémentaire au dernier salon du livre de Francfort, où certains auteurs et éditeurs se sont décommandés en raison de la présence d’éditeurs dits « de droite ».

Obscurantisme et liberté d’expression

Selon la cri­tique lit­téraire Elke Hei­den­re­ich, la façon dont sont traités les édi­teurs de droite au Salon du livre de Franc­fort laisse à désir­er ; y sup­primer la lib­erté d ‘expres­sion serait impensable.

« Ce qu’on pour­rait faire, par con­tre, c’est ignor­er stricte­ment ces édi­teurs, pren­dre leur présence comme un exer­ci­ce de sérénité. Mais en les boy­cottant, comme Jas­mi­na Kuhnke l’a fait, on attire encore plus l’attention des médias sur eux », a‑t-elle expliqué dans une inter­view avec Die Welt.

L’écrivain Jas­mi­na Kuhnke avait annulé sa presta­tion au Salon du livre de Franc­fort par crainte des édi­teurs de droite. Pour Hei­den­re­ich l’agitation autour des exposants de droite serait l’expression d’une cul­ture de l’ex­ci­ta­tion et con­tribuerait à une sorte d’obscurantisme.

Dans ce con­texte, elle a égale­ment cri­tiqué le lan­gage dégen­ré, qui, selon elle, « ne con­tribue pas du tout à l’égalité, c’est au con­traire un pas en arrière qui réduit à nou­veau la pen­sée aux caté­gories hommes et femmes. Pour moi, ce lan­gage n’est pas pro­gres­siste, mais réactionnaire. »

Pour les Verts et le SPD, les déclarations de Heidenreich seraient malveillantes

La cri­tique lit­téraire a récem­ment été con­fron­tée à des accu­sa­tions de racisme après s’être exprimée dans une émis­sion télévisée sur l’incompétence lin­guis­tique de la porte-parole fédérale des Jeunes du Par­ti vert, Sarah Lee-Hein­rich. Hei­den­re­ich est attaquée pour ses déc­la­ra­tions à ce sujet entre autres par les Verts et le SPD (n.d.t. : par­ti socialiste).

La vice-prési­dente du Land de Schleswig-Hol­stein, Ami­na­ta Touré, a souligné sur Twit­ter que les pro­pos de Hei­den­re­ich étaient méchants, rejointe par la politi­ci­enne berli­noise Sawsan Chebli, qui com­mente l’intervention en dis­ant qu’elle espérait que la majorité de la société alle­mande ne pense pas comme Hei­den­re­ich. Jas­mi­na Kuhnke a elle aus­si attaqué la cri­tique lit­téraire en s’indig­nant sur Twit­ter : « Main­tenant, Hei­den­re­ich révèle son racisme ».

Sarah Lee-Heinrich n’est pas à la hauteur de sa charge

Inter­rogée à ce sujet, Hei­den­re­ich a renou­velé ses cri­tiques à l’en­con­tre de la porte-parole fédérale des Jeunes du Par­ti vert. “Pour moi à ce moment-là, elle était la représen­tante d’une généra­tion en majorité lin­guis­tique­ment assez pau­vre qui traîne sur Inter­net, mais pas en lit­téra­ture — est-ce raciste ?” Elle aurait choisi les mêmes mots si les bouclettes de Lee-Hein­rich avaient été blondes. La jeune femme ne serait tout sim­ple­ment pas à la hau­teur de sa position.

Source : Junge Frei­heit, 29/10/2021. Tra­duc­tion : AC

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