Première diffusion le 5 février 2022
Francfort-sur-le-Main. La publiciste Jutta Ditfurth souhaiterait un contrôle du Salon du livre de Francfort par les antifas, ce, pour les éditeurs de droite.
« Le Salon du livre devrait informer suffisamment tôt le public au sujet des éditeurs se trouvant dans le processus d’inscription. Il suffirait d’évaluer les programmes d’éditions de droite dans leur ligne principale, sans être obligé de lire chaque livre”, a expliqué lundi 24 janvier 2022 l’ancienne dirigeante des Verts dans une interview au Frankfurter Rundschau.
Des historiens, scientifiques et « antifascistes chevronnés » pourraient rapidement faire l’inventaire. La partie “privilégiée blanche” de la société ne comprendrait pas l’expérience du racisme que les personnes de couleur auraient au quotidien.
« Les éditions Jungeuropa sont un “point d’ancrage pour les autres nazis” »
« Oui, l’ensemble du Salon du livre devrait être un espace sûr pour les BpoC (Noirs et autres couleurs, note de la rédaction de Junge Freiheit), les porteurs de kippa ou les autres victimes possibles de nazis. Le Salon du livre ne peut être un tel lieu que si les éditeurs racistes, soutenant le principe de la nation et antisémites sont tenus à l’écart », a‑t-elle affirmé dans ce contexte. Les erreurs du précédent salon ne devraient pas se répéter. « Parce qu’un stand comme celui de Jungeuropa est toujours un point d’ancrage organisationnel pour d’autres nazis, qui se déplacent ensuite ensemble dans la foire et constituent un danger », a‑t-elle averti.
Les éditeurs de droite à côté des toilettes
Lors d’une réunion de la commission des affaires culturelles de la ville de Francfort, le conseiller municipal socialiste Thomas Bäppler-Wolf a demandé que les éditeurs de droite soient exclus du Salon du livre. « Mettez les éditions de droite à leur place : dans le dernier hall, à côté des toilettes », a‑t-il exigé. La présence de Jungeuropa, maison d’édition de droite, au salon l’année dernière, a suscité beaucoup de discussions. À l’époque, l’auteur Jasmina Kuhnke avait refusé de se présenter à une table ronde près de leur stand.
Le Zimbabwe à l’honneur
Lors de la remise du Prix de la paix des libraires allemands à l’écrivain Tsitsi Dangarembga (Zimbabwe), la conseillère municipale des Verts, Mirrianne Mahn, a critiqué ce qu’elle a ressenti comme un manque de solidarité avec Kuhnke. « Le paradoxe, c’est qu’à Saint-Paul de Francfort on donne le prix de la paix à une femme noire, mais les femmes noires n’étaient pas les bienvenues au salon du livre », a‑t-elle souligné lors de l’événement.
NB Jutta Ditfurth, née en 1951, a été impliquée dans le processus de formation du parti des Verts allemands. Diplômée en sociologie, elle a travaillé comme journaliste (presse et radio) à partir des années 1980. Féministe, anti-nucléaire, elle est membre du syndicat des journalistes depuis 1989. Ancienne coprésidente fédérale des Verts, elle les quitte en 1990 pour créer un parti encore plus à gauche et mondialiste « écologistes de gauche ». Elle est conseillère municipale de Francfort-sur-le-Main.
Source : Junge Freiheit, 24/01/2022. Traduction : AC