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La Provence : empoignade autour de la volonté de la direction de licencier un élu syndical chevronné

16 décembre 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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La Provence : empoignade autour de la volonté de la direction de licencier un élu syndical chevronné

Temps de lecture : 3 minutes

Le 13 novembre 2018, Serge Mercier, photographe et élu SNJ au comité social et économique de la Provence où il travaille dans la rédaction depuis 36 ans, a reçu un mail du PDG Jean-Christophe Serfati qui l’informait de sa « mise à pied à titre conservatoire » en vue d’un « licenciement pour faute grave ». En effet la veille il avait enregistré les discussions du conseil d’administration du journal qui s’était tenu à Paris, et où il représentait les salariés.

Mesure exceptionnelle

« Cette déci­sion, bru­tale sur le plan humain et raris­sime dans l’histoire de la société, est dis­pro­por­tion­née et inac­cept­able eu égard à « la faute » invo­quée et au par­cours pro­fes­sion­nel exem­plaire de notre con­frère dans l’entreprise. Dès qu’il a été con­nu, le choix de la direc­tion a provo­qué beau­coup d’incompréhension et un fort malaise », relève l’intersyndicale (FO, SNJ, CFDT, CGT, STC, CFE-CGC) dans une adresse commune.

Les syn­di­cats ont demandé la lev­ée des sanc­tions à la direc­tion le 16 novem­bre. Celle-ci s’est fendue d’un com­mu­niqué où elle dénonce de sa part « des méth­odes scan­daleuses et un com­porte­ment méprisant, hon­teux, vis-à-vis de notre jour­nal […] un com­porte­ment inad­mis­si­ble qui a […] out­ré les com­mis­saires aux comptes de la Provence ».

Enreg­istr­er les dis­cus­sions d’un con­seil d’administration est loin d’être anodin selon la direc­tion et est réprimé par l’article L225-37 du code du Com­merce ain­si que l’article 226–1 du Code Pénal qui réprime, lui, l’atteinte à la vie privée. Cepen­dant, « nous n’entendons pas porter cette affaire au pénal », botte en touche la direc­tion, qui met en cause la « vio­lente cam­pagne de dén­i­gre­ment orchestrée par un site et reprise avec com­plai­sance par ses relais dans les médias. Il y avait dedans un peu de vrai pour habiller beau­coup de men­songes, calom­nies, diffama­tions, le but étant de pouss­er l’entreprise à la liq­ui­da­tion judi­ci­aire ».

Recul de la direction et avenir incertain

L’intersyndicale a alors appelé à une assem­blée générale le 19 novem­bre suiv­ant. Un préavis de grève a été voté par les syn­di­cats de jour­nal­istes et le Fil­pac-CGT, tan­dis que « les autres sec­tions syn­di­cales ont préféré hélas vot­er con­tre », regrette ce dernier. Résul­tat des cours­es, « la direc­tion a finale­ment reculé ».

Sans que cela puisse ramen­er la con­fi­ance dans un jour­nal très forte­ment mal­mené et dont l’avenir reste flou, lié qu’il est au groupe Bernard Tapie. Ce dernier envis­age entre autres de ven­dre le siège de la Provence, selon le jour­nal d’investigation mar­seil­lais Mars­ac­tu – il est vrai lié par un parte­nar­i­at au jour­nal d’investigation nation­al Medi­a­part. Tou­jours selon Mars­ac­tu, les rela­tions entre Bernard Tapie et l’élu syn­di­cal Serge Merci­er – chef de file des syn­di­cal­istes de la Provence – ont déjà été ten­dues par le passé.

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