Après Fabrice Fries nommé Président de l’AFP le 12 avril 2018, Sibyle Veil – qui n’est pas superstitieuse – est désignée par le CSA à la tête de Radio France le vendredi 13.
Sibyle Veil est un brillant sujet. Et un brillant sujet qui a de la chance. Elle se retrouve à l’ENA en 2002/2004 au sein de la promotion Senghor où elle est en compagnie, outre du futur Président de la République, de Gaspard Gantzer futur conseiller communication de François Hollande (un naufrage mémorable), de Boris Vallaud (le mari de Najat) et d’autres sujets promis à un bel avenir.
Une carrière sans accrocs
Après quelques années au conseil d’État puis à l’Élysée sous Sarkozy (sujets santé, solidarité, logement), elle migre à l’APHP pendant près de 5 ans avant de rejoindre Radio France en juillet 2015 où elle s’occupe du dialogue social (elle aura du travail), des directions support (1 000 personnes) et nous indique sous une forme euphémistique “LinkedIn” du « retour à l’équilibre du résultat courant », autrement dit le pilotage des finances.
Un projet mûri en interne
C’est donc la plus ancienne dans le grade le plus élevé qui succède à Mathieu Gallet emporté par des soupçons de favoritisme. Opposée à cinq candidats elle avait axé son projet sur la révolution numérique en amplifiant le renouvellement des auditeurs pour « s’imposer comme la référence du public ». Elle avait eu l’habileté de présenter un ticket avec Laurent Guimier, le respecté directeur des antennes. Elle aura triomphé de cinq adversaires et su séduire les membres du CSA présidé (en l’absence d’Olivier Schrameck souffrant) par le doyen des administrateurs de Radio France, Jean-Luc Vergne.
Et connaissant le Président de la République
Connaissant bien les rouages de la maison, plutôt appréciée en interne, femme, jeune, ayant des amitiés du côté Sarkozy et en même temps à gauche, elle est parfaitement Macron-compatible comme le nouveau Président de l’AFP. Sans faire de bruit le Président jupitérien met ses hommes et ses femmes en place. Qui s’en étonnera ? Et à qui le tour ?