Tout gratuit comme le Guardian anglais (qui demande un don à ses lecteurs), en partie gratuit pour quelques articles comme Libération ou le New York Times, gratuit généralement mais pas pour tous les articles comme Le Figaro ou Le Monde, il n’y a pas de recettes miracles mais la montée du payant, total ou partiel, diminue considérablement l’attractivité des sites des médias.
Le Monde digital en baisse de lecteurs et de lecture
L’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM), dont nous publions les chiffres régulièrement, a mis en ligne ses analyses pour le mois de septembre 2018. Pour Le Monde la fréquentation cumulée (web et mobile) de son site est la suivante en millions de visites cumulées sur un mois :
- Septembre 2015 100M
- Septembre 2016 87M
- Septembre 2017 82M
- Septembre 2018 77M
La répartition des audiences s’est déplacée dans le même temps vers le mobile. Ce dernier qui ne représentait qu’environ 40% de l’audience en 2016 en gagne plus de la moitié en 2018. Mais cette progression sur le mobile s’accompagne logiquement d’un moins grand nombre de pages vues qui chutent de 30% en un an. 216 millions de pages vues contre 230 millions pour son concurrent Le Figaro qui chute un peu mais en moindre proportion.
Faiblesse des portefeuilles numériques
Ces 200 millions et plus de pages vues c’est dix fois mieux que Libération qui s’effondre à 23 millions de pages. En parallèle les rédactions, comme celle de La Voix du Nord tentent de gagner des abonnés numériques. Avec peu de succès au quotidien militant du Nord comme à L’Obs en grande difficulté et qui ne comporte que moins de 8000 abonnés numériques, encore moins que Le Parisien/Aujourd’hui en France qui en compte 12000.
Les éditeurs doivent aussi calculer avec le différentiel de recettes papier/digital. Un abonné papier s’il coûte plus cher en impression et en distribution, rapporte au moins trois fois plus sur le plan des recettes. À titre d’exemple pour Le Parisien s’abonner au papier rapporte deux fois plus au journal que le digital (26€ par mois, contre 13€), sans oublier les recettes publicitaires nettement plus lucratives sur le papier.
L’Express de Patrick Drahi continue sa descente aux enfers. Son nombre de pages vues sur un an (septembre 2018 contre septembre 2017) diminue de plus de la moitié, passant de 75 millions à 35 millions. Comme Libération, l’hebdomadaire semble voué à la disparition du papier au profit du seul digital, une formule plus souple et surtout beaucoup moins coûteuse pour Patrick Drahi qui a annoncé ne plus vouloir mettre la main à la poche.