Quelques jours après la polémique qui a eu lieu chez Oui FM, So Foot a à son tour été victime de la susceptibilité féministe.
Lundi dernier, le magazine sportif publiait un article sur un scandale sexuel intervenu dans le petit club suisse FC Lenzburg. Dans ce club, une masseuse vient d’être licenciée pour avoir fait une fellation à un joueur à la fin d’une soirée arrosée marquant la fin du championnat.
La version suisse du quotidien 20 Minutes raconte la scène :
« Après une soirée arrosée passée dans une boîte branchée de Zurich, les footballeurs ont continué à faire la fête à l’extérieur. Ils se sont rassemblés sur un parking et ont formé un cercle. Au centre se trouvaient Carmen (…) et un joueur âgé de 20 ans. Le jeune homme a baissé son pantalon et soulevé son t‑shirt. La masseuse du club a alors commencé à le masturber, sous les encouragements de l’assistance. La scène a été filmée et a remporté un grand succès parmi les joueurs, avant d’atterrir chez le président du club. La masseuse a été licenciée avec effet immédiat. ‘Les joueurs ont été sanctionnés à l’interne. Nous ne pouvions pas virer la moitié de l’équipe’, a expliqué le président Ulrich Bruder. »
La masseuse estime être « le bouc émissaire dans cette histoire » et affirme ne se souvenir de rien. « Je peux très bien imaginer que quelque chose a été versé dans mon verre », ajoute-t-elle.
C’est sous l’angle de l’humour que So Foot a décidé de rapporter l’information. Titré « Une masseuse suisse virée à cause d’une fellation », l’article mis en ligne ce lundi joue avec les mots, pas toujours de manière très fine certes, en expliquant, par exemple, que la femme avait « du mal à avaler l’affaire » ou en concluant : « No blow job in job. »
Un humour qui a choqué les féministes qui sont alors immédiatement montées au créneau comme l’a rapporté StreetPress. Plusieurs internautes ont qualifié So Foot de magazine sexiste voire l’ont accusé de plaisanter sur une possible affaire de « viol ».
Suite à ce flot de critiques, So Foot a republié son article sous un autre titre, « Une masseuse victime d’une agression sexuelle », tout en ajoutant un mot d’excuse :
« Face aux nombreuses réactions provoquées par cet article, dans les commentaires et sur les réseaux sociaux, la rédaction de SOFOOT.com :
- s’excuse si des personnes ont été choquées par le contenu de la brève.
- assure chercher à joindre les protagonistes afin d’apporter un éclairage sur cette sombre affaire et ses suites. »
Mais le magazine n’a pas retiré pour autant ses tournures humoristiques. « Ça voudrait dire qu’on n’assume pas. En plus, tout le monde l’a déjà vu. On s’est excusé pour la formulation, ce qui nous préoccupe en fait, c’est l’info. On veut savoir ce qui s’est passé ! Mais c’est hyper mal engagé maintenant… Le club ne veut plus parler et on n’arrive pas à joindre la jeune femme », s’est expliqué So Foot à StreetPress.
Des excuses qui n’ont pas suffit à calmer la colère des féministes qui sont allées jusqu’à placarder les locaux de l’hebdomadaire d’affiches (photo ci-dessous).
On ne peut même plus écrire articles sexistes sans que féministes s en mêlent..Expédition devant locaux de @sofoot pic.twitter.com/QvlFvmm8yN
— La Barbe (@labarbelabarbe) 17 Septembre 2014
Manque de bol, les locaux en question n’étaient plus ceux de So Foot, qui a déménagé depuis août dernier…