Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Société des Lecteurs du Monde, ça chauffe entre honorables sociétaires, Julia Cagé perd une manche

10 octobre 2020

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Société des Lecteurs du Monde, ça chauffe entre honorables sociétaires, Julia Cagé perd une manche

Société des Lecteurs du Monde, ça chauffe entre honorables sociétaires, Julia Cagé perd une manche

Temps de lecture : 3 minutes

La Société des Lecteurs du Monde (SDL) détient 7,71% de la société Le Monde & Partenaires et associés, qui elle-même possède 14,39% de la Société Éditrice du Monde (SEM). Peu de choses sur le plan comptable, mais une influence réelle sur le plan moral à travers les lecteurs. Julia Cagé a essayé d’en exercer le contrôle, raté pour cette fois.

Julia Cagé, femme d’influence

Épouse de l’économiste (et chroniqueur occa­sion­nel du jour­nal) Thomas Piket­ty, Julia Cagé est pro­fesseur d’économie à Sci­ences Po, admin­is­tra­trice de l’AFP, sou­tien de François Hol­lande en 2012, mem­bre de l’équipe de cam­pagne de Benoït Hamon en 2017, auteur d’un livre remar­qué et intéres­sant, Sauver les médias. Cap­i­tal­isme, finance­ment par­tic­i­patif et démoc­ra­tie (Seuil) et de L’information à tout prix (ina) sur les change­ments induits par inter­net dans le monde médi­a­tique ; elle compte dans le monde de la gauche insti­tu­tion­nelle et débor­de un peu sur la gauche plus rad­i­cale. Elle pré­side égale­ment la SDL depuis le début 2020.

Son projet sur la SDL

Vous êtes un admi­ra­teur du Monde (je sais, je sais, mais tout existe) et vous achetez lors d’un appel à sou­tien quelques actions de la SDL… que vous oubliez immé­di­ate­ment. Vos actions se trou­vent en déshérence et dix ans plus tard elles sont con­sid­érées comme disponibles et remis­es en vente. C’est ain­si que 17.527 actions représen­tant 4,5% de la SDL étaient mis­es en vente en sep­tem­bre 2020.

La valeur nom­i­nale de l’action (très théorique) est de 6,49 €, le prix pro­posé était de 3,25 € voire moins, une forte décote mais mieux que les 0,80 € en juin 2018 lorsque l’action était cotée (elle ne l’est plus depuis cette date). Pour une somme somme toute mod­ique d’environ 57K€, Julia Cagé se pro­po­sait de repren­dre ce bloc d’ac­tions par son asso­ci­a­tion Un bout du Monde qu’elle a créé en juin 2020 et qu’elle pré­side. Elle deve­nait alors de fac­to via son asso­ci­a­tion un des pre­miers action­naires de la SDL. Une posi­tion stratégique si la SDL devient un fonds de dota­tion. Bien vu.

Première manche perdue

Si l’assemblée générale de la SDL s’est bien tenue le 19 sep­tem­bre, la vente aux enchères ne s’est pas passée comme prévue. Vente aux enchères bizarre avec un seul acquéreur et finale­ment annulée, elle aurait pu être con­testée juridique­ment. La cam­pagne d’appel aux dons (sur kisskiss­bang­bang) de l’association con­trôlée par Julia Cagé a été con­testée par… les jour­nal­istes qui s’exprimaient par la voix de la Société des Rédac­teurs du Monde (SRM). Par ailleurs la grande prox­im­ité de Cagé avec Benoït Hamon pou­vait laiss­er penser que l’indépendance du jour­nal (assez réelle vis-à-vis des par­tis poli­tiques, nulle par rap­port aux intérêts matériels et moraux de l’idéologie libérale lib­er­taire) pou­vait être en dan­ger. Par­tie remise ou par­tie per­due ? À suivre.

Voir aus­si : le groupe Le Monde, infographie

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés