Première diffusion le 15 mai 2023
Le titre est un peu publicitaire, nous l’avouons. George Soros ne va pas se livrer à des actes libidineux et secrets. Il va simplement acheter de manière publique le média Vice, déclaré en banqueroute.
Vice, plutôt vicieux
Le jeu de mots est facile, mais il correspond bien à ce que nous écrivions sur le média en 2015, sous le titre « un style mou et putassier » :
« Le vivre ensemble mou + le brand content = Vice. Le brand content c’est notre vieille publicité rédactionnelle peinturlurée moderne. Les marques paient les articles qui font vendre leurs produits. Le vivre ensemble mou c’est le vieux fond de la doxa conformiste. Comme il est nécessaire d’attirer les jeunes, Vice glorifie tout ce qui est branché. Le magazine a inventé un ton, entre sérieux, branchitude et ironie, écrit Libération : diverses catégories d’informations qui se confondent dans une critique gentille et tolérante, où tous les journalistes communient autour d’une pensée crépitante et enferment dans un cachot quelques pitres de l’ancien temps sur lesquels on crachera aux fêtes sacrées du vivre ensemble… pour venir s’y mirer érotiquement jusqu’à ne plus aimer que soi ».
Vicieux mais infortuné
Le premier tour de table était prestigieux : Robert Murdoch, Disney, puis le banquier Matthieu Pigasse pour la filiale française. Après 50M$ de pertes en 2017, le groupe est de nouveau déficitaire en 2018. Début 2019, un groupe d’investisseurs, mené par un des fonds de George Soros, remet 250M$ au pot. En mars dernier, le média fermait son bureau français. Le groupe valorisé il y a quelques années pour près de 6 milliards de dollars, sera vendu pour 400 millions au groupe Fortress et au Soros Fund Management. George Soros, 93 ans, est encore en bonne forme.
Voir aussi : La galaxie médiatique de Soros passée au crible