Vous connaissez L’Icann ? Ce n’est pas une agence de publicité, mais l’acronyme de Internet Corporation for Assigned Names and Numbers. L’autorité qui assigne les noms de domaine. Au même titre que les GAFAM, une société américaine comme tant d’autres régnant sur internet.
Les BRICS se rebellent
Récemment se tenait le GMC le Global Media Forum à Abu Dhabi dont nous vous parlions ici. Dans le même esprit et quasi au même moment se tenait la WIC, la World Internet Conference, dixième du nom et organisée par la Chine. La conférence se tenait un mois après une conférence sur le même sujet organisée au Japon par les Nations-Unies. Pourquoi tant de remue-méninges sur internet ?
Sur internet tous sont égaux mais certains sont plus égaux que d’autres
Qui gouverne internet ? En théorie personne, vous, les entreprises, les gouvernements, le pape. En réalité les États-Unis dominent le jeu et l’organisent. L’Icann est en Californie et distribue selon son bon vouloir les .com .fr .net .dk etc. Mieux, l’Icann société non lucrative de Californie a délégué à Verisign, une société commerciale cotée à la bourse de New-York, une partie de ses prérogatives. Les présidents des deux sociétés sont américains.
Sur internet le nombre commence à jouer
Certains disent « internet appartient à tout le monde ». Chiche ! disent les chinois, premiers utilisateurs du monde.
Nombre d’internautes par régions
Région | Millions d’utilisateurs d’internet (en arrondis) |
Asie hors Chine | 1900 |
Chine | 1000 |
Europe | 750 |
Afrique | 600 |
Amérique latine | 530 |
Amérique du Nord | 350 |
Moyen-Orient | 200 |
Résumons, moins de 8% des utilisateurs sont Américains et administrent la toile. Les Chinois se sont mis à l’abri des GAFAM avec leur barrière virtuelle (firewall) qui bloque les Meta et autres Google. Ils sont en train de créer leur propre norme en cours d’élaboration au cours du WIC (voir supra). Les Européens ? Vaguement présents à travers l’UNESCO qui n’a aucun pouvoir. Une fois de plus la partie se joue entre Américains et Chinois.
Voir aussi : La censure comme standard : Facebook et les GAFAM
Devenus omniprésents dans nos usages quotidiens, les GAFAM sont désormais incontournables. Plus le temps passe, plus leur influence s’étend et touche des secteurs variés incluant celui des médias. Les réseaux sociaux, largement produits par eux, sont – ou plutôt, étaient – des espaces où la diversité des opinions peut (pouvait) se confronter. Mais les réseaux sociaux tombent eux aussi sous le joug de la censure, les fameux « standards de la communauté », et se transforment en censure comme standard. Facebook excelle dans cet exercice. Ce dossier propose un détour en trois parties sur la fabrique de la censure par le réseau tout puissant de Zuckerberg. Une censure devenue institutionnelle, partout, tout le temps, et qui se généralise aux autres réseaux sociaux comme Twitter.