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Statues blanches, France Culture pris en flagrant délit de fake news artistique

22 novembre 2019

Temps de lecture : 4 minutes
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Statues blanches, France Culture pris en flagrant délit de fake news artistique

Temps de lecture : 4 minutes

France Culture confond purisme esthétique et « pureté » raciale, provoquant un buzz sur les réseaux sociaux. A l’origine de la polémique ? Une petite vidéo tellement orientée qu’elle pouvait passer pour une blague, mais ce n’était pas le cas. France Culture croit vraiment à son infox.

Le mar­di 19 novem­bre 2019, France Cul­ture a posé sa can­di­da­ture offi­cielle pour les Bobards d’or en dif­fu­sant un clip d’annonce d’émission sur les réseaux soci­aux, clip con­sacré à la blancheur des stat­ues de l’histoire de l’art de la civil­i­sa­tion européenne.

La sta­tion du groupe d’État Radio France sem­ble con­naître une évo­lu­tion vers un mil­i­tan­tisme de type « nous sommes le camp du Bien » auquel elle échap­pait en par­tie jusqu’alors. Ce que mon­tre le clip en ques­tion, mais aus­si et par exem­ple des pod­casts très ori­en­tés poli­tique­ment dont l’OJIM fait actuelle­ment l’analyse :

L’objectif de cette dernière série étant de « démon­tr­er » que le grand rem­place­ment serait à la fois une théorie et un « virus français ».

Mar­di 19 novem­bre, la visée est autre : l’art est con­sid­éré comme raciste et racial­iste depuis 2000 ans, la faute au chris­tian­isme en par­ti­c­uli­er, et même au-delà, dès la Rome antique. Le tout sous cou­vert de l’autorité de deux ou trois uni­ver­si­taires, dont Philippe Jock­ey, pro­fesseur à l’université de Nan­terre (pas de surprise).

Les propos du Jockey (sans cheval)

Les stat­ues antiques, avant tout les stat­ues grec­ques, « étaient tout sauf blanch­es ». Rien de bien neuf ni de choquant, quiconque s’intéressant à l’art et à son his­toire étant déjà infor­mé à ce pro­pos, ain­si que tout col­légien, nom­bre de stat­ues étaient peintes. Un point à not­er, ce même Jock­ey a déjà ten­té de faire polémique à ce pro­pos en 2013, son gogo médi­a­tique n’étant pas alors France Cul­ture mais 20 Min­utes, qui réper­cu­tait un ouvrage de l’universitaire. Qu’il lui ait fal­lu 6 ans pour par­venir à l’antenne mon­tre à quel point l’entrisme idéologique du post-colo­nial­isme de la gauche iden­ti­taire est main­tenant fort dans les uni­ver­sités français­es. En réal­ité, le mythe de la blancheur des stat­ues s’est écroulé depuis longtemps.

Pour France Cul­ture et son Jock­ey, la blancheur des stat­ues ne s’explique pas par des raisons artis­tiques ou esthé­tiques, ce qui est pour­tant le cas, mais par le racisme des européens de souche. L’auditeur entend ain­si ceci :

  • les stat­ues étaient col­orées, « pour­tant il n’y a aucune trace de cette cer­ti­tude his­torique, ni dans nos musées ni dans notre imag­i­naire. C’est le résul­tat de 2000 ans d’une his­toire réac­tion­naire qui place le blanc au cen­tre de ses valeurs et rejette l’impur, le bigar­ré, le métis­sage ». Autrement dit, un com­plot d’extrême droite raciste et supré­maciste blanc serait à l’oeuvre depuis… 2000 ans. C’est sur France Cul­ture que cela se dit.
  • Cette volon­té de blancheur est, dit-on, « la mar­que d’un rejet de l’autre ».
  • Un rejet act­if poli­tique­ment : « Le blanc devien­dra même un argu­ment poli­tique en 1830 quand la jeune nation grecque s’émancipe du joug ottoman et se puri­fie de ses couleurs vives ».
  • « Dans les années 30, l’idéologie de la blancheur se rad­i­calise encore quand l’écrivain Charles Mau­r­ras fait l’éloge de la blanche Athènes, posant ain­si un jalon dans l’exaltation antique reprise par les régimes fas­cistes et nazis ».
  • « On va de là appuy­er juste­ment le mythe de l’homme supérieur, de l’aryen, sur cette idéolo­gie blanche »

Chute du Jockey au premier obstacle

Ain­si pour France Cul­ture et son appren­ti Jock­ey, nous sommes sous le joug d’un racisme blanc per­ma­nent qui s’exprime dans l’art depuis 2000 ans et con­duit à Mau­r­ras qui, lui-même, con­duirait au fas­cisme et au nazisme, ce qui, con­cer­nant un Marté­gal (Mau­r­ras) ger­manophobe et anti­nazi de la pre­mière heure, touche au comique. Ceci dit, le, pod­cast de France Cul­ture l’affirme en con­clu­sion, nous sommes presque sauvés, ou en cours de l’être : « avec 1968, on com­mence à pren­dre en compte les couleurs grâce au grand retourne­ment cul­turel ».

Pour ceux qui ne com­pre­naient pas encore com­ment un être humain peut être endoc­triné, ni ce que pro­pa­gande veut dire, alors ce clip est un out­il d’apprentissage de haute volée. Comme la révo­lu­tion cul­turelle chi­noise vue avec les yeux de Sartre ou l’entrée des Khmers rouges à Phnom-Penh vue par Le Monde à la bonne époque. France Cul­ture, pau­vre cheval four­bu mon­té par un tel Jockey.

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