En 2015, nous vous présentions StreetPress, un assez joli exemple de journalisme dit « de rue », version bobo caniveau. Malgré le soutien de riches sponsors, le média n’a pas trouvé sa place.
Un positionnement « banlieues/rap »
Alors que son fondateur Johan Weisz Myara vient de Radio Shalom et des milieux communautaires proches du quasi défunt PS, son positionnement marketing est résolument axé sur les minorités dites invisibles (souvent majoritaires dans certains quartiers ou certains départements). Articles sur les rappeurs de préférence noirs S‑pion et 2MRSquaad , reportage sur les « quartiers d’Aulnay-sous-bois », pétition pour deux militants turcs menacés d’expulsion, Gamart, le « cavalier du 93 » etc. De quoi attirer le petit blanc bobo ou le militant antifa des beaux quartiers.
Riches sponsors et appel au peuple
De bonnes fées se sont penchés sur le berceau du bébé babacool : Xavier Niel lui-même, la fondation Open Society de George Soros, Vice, Arte, Neon, Ulule, la région Ile de France, So Press, sans que l’on puisse savoir qui donne quoi. Un financement est particulièrement amusant, celui de la Fondation Evens, organisation belge pour la « diversité » financée par des diamantaires belges.
Tout ce beau monde qui vit bien loin des banlieues rappeuses aide le jeune média, soutenu également par la presse économique comme le montre un article particulièrement flagorneur de Stratégies. Mais le modèle de « brand content » évoqué (qui n’est autre que de la publicité camouflée pour des marques) ne suffit plus, comme le dit le fondateur dans un appel aux dons sur le site.
Gageons que l’union féconde du capitalisme libéral, de quelques riches bobos et de généreux mécènes sauvera un média militant aussi avantageusement pour la fin des européens sur leur propre sol.