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Suite à la charge d’Aphatie, Revel défend les paparazzi

1 mars 2014

Temps de lecture : 4 minutes
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Suite à la charge d’Aphatie, Revel défend les paparazzi

Temps de lecture : 4 minutes

Jusqu’au 9 juin prochain au centre Centre Pompidou de Metz, une exposition rend hommage aux « paparazzi-photographes, stars et artistes ».

Une expo­si­tion qui s’est attiré les foudres d’un cer­tain Jean-Michel Aphatie, défenseur acharné des « valeurs » du jour­nal­isme devant l’Éternel. « C’est une insulte aux valeurs que nous avons en com­mun. Le tra­vail mis à l’hon­neur par ce musée nation­al, c’est un tra­vail de voleurs de pho­tos que pra­tiquent des gens qui espi­onnent, qui fliquent et traque­nt des per­son­nal­ités con­nues, qui arrosent d’ar­gent des indi­ca­teurs sans morale, qui cor­rompent des gens faibles, qui mentent et truquent dès que ça sert leur petit com­merce. » Si cer­taines de ces éti­quettes pour­raient s’appliquer aux jour­nal­istes main­stream en général, c’est bien aux seuls paparazz­is qu’Aphatie s’en prend.

« Que la honte soit sur les organ­isa­teurs », a‑t-il lâché, soulig­nant par ailleurs le « machisme d’une telle expo­si­tion » qui con­sacre un car­ré réservé aux femmes traquées par les paparazz­is. « Lady Diana est dans cette expo­si­tion et elle est MORTE de cette traque des paparazz­is ! Et il y a un car­ré spé­cial pour nous présen­ter cela ! Des femmes traquées comme des bêtes, eh ben il y a un enc­los pour elles. C’est scan­daleux ! », s’emporte le jour­nal­iste dans sa chronique RTL.

Et celui-ci de con­clure par une réflex­ion sur le jour­nal­isme qu’il défend : « Il fau­dra bien un jour que l’on s’in­ter­roge sur le jour­nal­isme français et sur les valeurs qui sont les siennes. Au nom de la recherche de la vérité et du souci d’in­former, nous pou­vons vol­er des pho­tos, nous cachons des caméras, nous enreg­istrons des gens à leur insu et nous accu­sons sans preuve. Aucun corps de méti­er en France ne tra­vaille comme ça. Des ser­ruri­ers aux bouch­ers, vous pou­vez tous les pass­er. Il n’y en a pas un qui fait ça ! »

Une analyse que ne partage pas du tout son con­frère de L’Express, Renaud Rev­el, qui, sur son blog, prend la défense d’une pro­fes­sion jugée incom­prise. Le jour­nal­iste rap­pelle tout d’abord qu’il est « comme dans bien d’autres métiers, de médiocres et de mer­veilleux pho­tographes ». Des pho­tographes qui « livrent par­fois des instan­ta­nées qui en dis­ent bien plus que tous les reportages de la terre ».

Rev­el con­sid­ère que, dans sa charge con­tre ce méti­er, Aphatie a « tort » et qu’« il s’agit là, qu’on le veuille ou non, d’un tra­vail jour­nal­is­tique : bru­tal et intrusif, mais indis­pens­able ». Et ce dernier de pren­dre l’exemple de Paris Match : « Ses plus belles pages, Match les doit à cette pro­fes­sion, à l’époque où cet heb­do­madaire était au pina­cle, quand Daniel Fil­i­pac­chi et Roger Thérond en étaient les for­mi­da­bles patrons. Sans ces voleurs d’images, ce mag­a­zine mag­ique n’aurait jamais con­nu cette renom­mée, ni ce des­tin. Gar­dons rai­son donc et évi­tons les dis­cours définitifs. »

Dans le même genre, Renaud Rev­el revient sur l’affaire Hol­lande-Gayet par­tie, on le rap­pelle, d’une pho­to de paparazzi. « Que je sache, elles n’ont pas été bal­ayées d’un revers de la main par les médias, si je m’en réfère aux exégès­es à n’en plus finir qu’elles ont sus­cité », fait-il remar­quer, ajoutant que « même Jean-Michel Aphatie y par­tic­i­pa pleine­ment, en y appor­tant sa part de réflex­ion et de ques­tion­nement. Cohérence oblige : au nom de sa charge con­tre cette pro­fes­sion hon­nie, il aurait été plus logique qu’il se refuse à ren­tr­er même dans ce débat. »

Autre point de vue, autre réflex­ion sur le monde jour­nal­is­tique. Con­clu­ant son papi­er, Rev­el inter­pelle : « Que l’on ne vienne pas s’étonner si les français ont une si piètre opin­ion d’une pro­fes­sion qui vit en vase clos, s’entreglose et s’auto-congratule, dans des réflex­es de corps insup­port­a­bles. Où le tutoiement avec les poli­tiques va de soi. Où les liens dépassent sou­vent les sim­ples rela­tions de con­nivence. Où la trans­parence est un leurre. C’est cela dont crève ce méti­er, Jean-Michel ! Mais pas de quelques pho­tos de paparazz­is, dont il faut défendre l’existence. »

Voir notre portrait de Jean-Michel Aphatie, la politique sinon rien

Crédit pho­to : cap­ture d’écran vidéo Le Répub­li­cain Lor­rain via Youtube

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