Depuis le référendum du 22 décembre 1974 sur l’indépendance des Comores, des vagues migratoires en provenance des autres îles comoriennes et d’Afrique ne cessent d’affluer sur un territoire qui garantit, pour les nouveau-nés d’origine étrangère, des droits sociaux des plus intéressants. Ainsi, face à la colère des collectifs citoyens mahorais qui constatent depuis plusieurs années une explosion de l’insécurité, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a annoncé une réforme constitutionnelle visant à supprimer le droit du sol dans le département le plus pauvre de France comme le rapporte le quotidien 20 Minutes du 12 février 2024.
Plus concrètement, pour Gérald Darmanin, « il faudra changer, dans la Constitution, les règles du droit du sol et l’accès à la nationalité si on veut radicalement changer les choses. Cette prise de parole, loin de faire consensus, suscite des réactions variées témoignant d’une certaine insatisfaction, pour plusieurs motifs, vis-à-vis du projet considéré par le ministre de de l’intérieur comme une solution radicale. À l’échelle nationale, on peut remarquer que la population française est très partagée d’après l’enquête de l’application de sondages Pol. En effet, on remarque que 55% des sondés se sont positionnés en faveur, contre 45% des sondés qui s’y opposent.
Ce dossier de l’OJIM du 3 mai 2018 relatait déjà une situation inquiétante vis-à-vis de l’immigration à Mayotte. « Le Figaro estime que Mayotte suffoque. Un député affirme : “Les Mahorais n’ont plus accès comme avant à la préfecture, aux écoles, aux hôpitaux”, tant le système est saturé par l’immigration illégale » confiait le journal à l’époque. Quelques années plus tard, le 30 janvier 2024, CNews confirme que la situation ne s’est pas améliorée sur l’île et constate même une détérioration : « Mayotte est au bord du précipice » ; « le 101e département français traverse actuellement une importante période de violence, sur fond d’immigration illégale. »
Sur place, Mansour Kamardine, député Les Républicains de Mayotte, considère Mayotte comme « un Crépol hebdomadaire, trois jeunes ont été tués gratuitement ces dernières semaines depuis la venue d’Élisabeth Borne. Gérald Darmanin doit bien être le seul à se rendre compte que Mayotte est Française » d’après CNews.
Face à la crise à laquelle Mayotte fait face, la mesure proposée par Gérald Darmanin est appréciée par de nombreux médias qui y voient la possibilité d’une résolution sur le long terme d’un problème profond. Pour leur part, plusieurs élus du Rassemblement National et des Républicains ont pris la parole pour s’exprimer en faveur de la proposition de l’exécutif. Le Figaro fait écho de ce contentement partagé par une frange de la droite, évoquant « une mesure réclamée depuis plusieurs années par la droite et les nationalistes, qui ont salué la décision, bien que jugée tardive, de l’hôte de Beauvau. “Enfin ! Sur l’île, 50 % des habitants sont des étrangers. Notre proposition de loi constitutionnelle le prévoit depuis un an”, s’est ainsi félicité le président des Républicains, Éric Ciotti. »
Néanmoins, à travers d’autres articles, le journal reste prudent et se questionne sur la suffisance de la mesure. « Face à l’afflux de demandeurs d’asile dans le département d’outre-mer, la suppression du droit du sol n’est pas la seule mesure à prendre pour freiner l’arrivée de migrants » partage-t-il. Dans la même lignée, La Croix se questionne : « Ces mesures peuvent-elles contribuer à atteindre l’objectif visé, à savoir diminuer l’immigration à Mayotte ? » ; « La fin du droit du sol à Mayotte peut-elle changer la situation ? »
Pour L’Humanité, une chose est sûre : on assiste à une « division du territoire de la République ». Parlant de « fantasme », le média estime qu’ « aucune étude économique, sociologique, démographique ne démontre cette attractivité des règles françaises de nationalité » ; « Cela paraît absurde que des personnes se lancent dans une migration, attirées par le droit du sol, alors même que ça ne leur ouvrirait des droits que treize ans plus tard. »
En définitive, si les nombreuses critiques pro-immigration l’accusent d’aller trop loin, le projet de suppression de droit du sol à Mayotte devrait supprimer l’attractivité de l’île d’après Gérald Darmanin. Malgré cela, le ministre « peine » toujours « à apaiser la colère » qui gronde sur place d’après Le Figaro.