Alors qu’une grande manifestation contre le « mariage pour tous » est prévue le 13 janvier prochain, des « journalistes » (peut-on les appeler ainsi ?) appellent sur Twitter à « saboter » et à « pourrir » la « sale manif ».
Agnès Léglise, dont le nom de famille n’est visiblement pas prédestiné, a lancé le 27 décembre la première attaque en divulguant sur son compte le mail interne (destiné au recrutement de bénévoles) des organisateurs de la « manif pour tous ». Publiant une capture d’écran du mail qu’elle a accidentellement reçu, la chroniqueuse d’Europe 1 se targue d’un commentaire cinglant : « la sale manif anti-mariage homo du 13 janvier cherche des bénévoles…notez le “ne pas diffuser sur twitter”. » Et cette dernière de renchérir en publiant cette fois le formulaire d’inscription en appelant ses abonnés à « pourrir leur truc ».
Engagée par la suite dans un vif débat avec les opposants au mariage gay, cette dernière a tenté de justifier son geste. « Je ne suis pas journaliste mais chroniqueuse. sans carte de presse mais avec opinions donc » a‑t-elle précisé avant d’ajouter, avec une hypocrisie toute personnelle : « je n’ai pas appelé à pourrir la manif mais juste leur site de recrutement en ligne. » Interpellée par l’abbé Grosjean, qui lui reprochait son manque de déontologie journalistique, Agnès Léglise lui a rétorqué, avec un parti pris inquiétant : « on a voté aussi pour ça le 6 mai alors vos manifs, on s’en moque, vous ne faites peur à personne et vous n’y changerez rien. »
Un peu plus tard, cette dernière sera suivie par un apprenti journaliste, Tristan Quinault Maupoil (ex-Figaro, ex-LCP et aujourd’hui « rédacteur en chef » de la radio Fréquence ESJ), qui préviendra ses abonnés, en leur communiquant le même formulaire d’inscription interne : « Coucou Twitter : si tu veux saboter la manif anti mariage du 13 janvier, c’est par ici. »
Rappelons que la divulgation de correspondances internes est punie par l’article 226–45 du Code Pénal : « Le fait, commis de mauvaise foi, d’ouvrir, de supprimer, de retarder ou de détourner des correspondances arrivées ou non à destination et adressées à des tiers, ou d’en prendre frauduleusement connaissance, est puni d’un an d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende. Est puni des mêmes peines le fait, commis de mauvaise foi, d’intercepter, de détourner, d’utiliser ou de divulguer des correspondances émises, transmises ou reçues par la voie électronique ou de procéder à l’installation d’appareils conçus pour réaliser de telles interceptions. »
Crédit photo : Capture d’écran via Twitter