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Des journalistes appellent à « saboter » une manifestation

29 décembre 2012

Temps de lecture : 3 minutes
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Des journalistes appellent à « saboter » une manifestation

Temps de lecture : 3 minutes

Alors qu’une grande manifestation contre le « mariage pour tous » est prévue le 13 janvier prochain, des « journalistes » (peut-on les appeler ainsi ?) appellent sur Twitter à « saboter » et à « pourrir » la « sale manif ».

Agnès Léglise, dont le nom de famille n’est vis­i­ble­ment pas prédes­tiné, a lancé le 27 décem­bre la pre­mière attaque en divul­guant sur son compte le mail interne (des­tiné au recrute­ment de bénév­oles) des organ­isa­teurs de la « manif pour tous ». Pub­liant une cap­ture d’écran du mail qu’elle a acci­den­telle­ment reçu, la chroniqueuse d’Europe 1 se tar­gue d’un com­men­taire cinglant : « la sale manif anti-mariage homo du 13 jan­vi­er cherche des bénévoles…notez le “ne pas dif­fuser sur twit­ter”. » Et cette dernière de renchérir en pub­liant cette fois le for­mu­laire d’inscription en appelant ses abon­nés à « pour­rir leur truc ».

Engagée par la suite dans un vif débat avec les opposants au mariage gay, cette dernière a ten­té de jus­ti­fi­er son geste. « Je ne suis pas jour­nal­iste mais chroniqueuse. sans carte de presse mais avec opin­ions donc » a‑t-elle pré­cisé avant d’ajouter, avec une hypocrisie toute per­son­nelle : « je n’ai pas appelé à pour­rir la manif mais juste leur site de recrute­ment en ligne. » Inter­pel­lée par l’abbé Gros­jean, qui lui reprochait son manque de déon­tolo­gie jour­nal­is­tique, Agnès Léglise lui a rétorqué, avec un par­ti pris inquié­tant : « on a voté aus­si pour ça le 6 mai alors vos man­i­fs, on s’en moque, vous ne faites peur à per­son­ne et vous n’y chan­g­erez rien. »

Un peu plus tard, cette dernière sera suiv­ie par un appren­ti jour­nal­iste, Tris­tan Quin­ault Maupoil (ex-Figaro, ex-LCP et aujourd’hui « rédac­teur en chef » de la radio Fréquence ESJ), qui prévien­dra ses abon­nés, en leur com­mu­ni­quant le même for­mu­laire d’inscription interne : « Coucou Twit­ter : si tu veux sabot­er la manif anti mariage du 13 jan­vi­er, c’est par ici. »

Rap­pelons que la divul­ga­tion de cor­re­spon­dances internes est punie par l’arti­cle 226–45 du Code Pénal : « Le fait, com­mis de mau­vaise foi, d’ou­vrir, de sup­primer, de retarder ou de détourn­er des cor­re­spon­dances arrivées ou non à des­ti­na­tion et adressées à des tiers, ou d’en pren­dre fraud­uleuse­ment con­nais­sance, est puni d’un an d’emprisonnement et de 45000 euros d’a­mende. Est puni des mêmes peines le fait, com­mis de mau­vaise foi, d’in­ter­cepter, de détourn­er, d’u­tilis­er ou de divulguer des cor­re­spon­dances émis­es, trans­mis­es ou reçues par la voie élec­tron­ique ou de procéder à l’in­stal­la­tion d’ap­pareils conçus pour réalis­er de telles interceptions. »

Crédit pho­to : Cap­ture d’écran via Twitter

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