Le grand reporter du journal italien La Stampa, Domenico Quirico, détenu en Syrie par les groupes rebelles depuis début avril, vient d’être libéré, a annoncé le journal.
Il avait été enlevé dans la région entre Homs et Damas en compagnie d’un universitaire belge, Pierre Piccinin. Ce dernier raconte : « Cela a été parfois des violences physiques très dures (…) Des humiliations, des brimades, de fausses exécutions. Domenico a subi deux fausses exécutions au revolver. » « Ces gens sont des demi-dingues, plus brigands qu’islamistes », ajoute-t-il.
Mais son témoignage le plus intéressant réside dans son analyse des rebelles – qu’il a « fréquenté » 4 mois. L’enseignant révèle : « C’est un devoir moral de le dire. Ce n’est pas le gouvernement de Bachar El-Assad qui a utilisé le gaz sarin ou autre gaz de combat dans la banlieue de Damas. (…) même s’il m’en coûte de le dire parce que depuis mai 2012 je soutiens férocement l’Armée syrienne libre dans sa juste lutte pour la démocratie. »
Un témoignage qui va à contre-courant de la version franco-américaine pour qui c’est le gouvernement syrien qui est à l’origine de l’attaque chimique du 21 août dernier. Le gouvernement belge s’est quant à lui déjà désolidarisé de cette position. Pierre Piccinin conclut en regrettant ce qu’est devenue la révolution syrienne : « J’ai cherché à raconter la révolution syrienne, mais il est possible que cette révolution m’ait trahi, parce que ce n’est plus la révolution que j’ai connue il y a deux ans à Alep, laïque et tolérante. »
Crédit photo : syriafreedom (ASL) via Flickr (cc)