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Syrie : Le Times et Paris Match « montrent l’insoutenable »

18 septembre 2013

Temps de lecture : 3 minutes
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Syrie : Le Times et Paris Match « montrent l’insoutenable »

Temps de lecture : 3 minutes

Le Times et Paris Match ont décidé de publier des photographies choquantes en provenance de Syrie. Tout d’abord, pour rappeler la rareté des photos certifiées émanant de ce conflit, car les deux camps se livrent à la propagande et à la manipulation. Ensuite, pour montrer que « l’horreur est dans les deux camps ».

Les pho­tos mon­trent des exé­cu­tions som­maires, par décap­i­ta­tion, réal­isées par les « rebelles » sur des indi­vidus jugés favor­ables au régime de Bachar el-Assad.

« Ce qui rend ces images dif­férentes, c’est qu’elles n’ont pas été pris­es par un sol­dat ou un rebelle, mais par un obser­va­teur neu­tre, qui n’est pas Syrien. C’est un jour­nal­iste », écrit le Times pour jus­ti­fi­er son choix. Aus­si, le jour­nal améri­cain donne la parole au pho­tographe con­cerné, anonymement, « pour le pro­téger de toutes repré­sailles quand il retourn­era en Syrie » :

[block­quote align=“left” variation=“orange”]« J’ai assisté à une scène d’une cru­auté totale : un être humain traité d’une manière dont aucun être humain ne devrait être traité. Je pense qu’en deux ans et demi, la guerre a dégradé l’hu­man­ité des gens. Le jour de l’exé­cu­tion, les gens n’avaient plus le con­trôle de leurs émo­tions, leurs désirs, leur colère. C’é­tait impos­si­ble de les arrêter (…) Cette scène en Syrie, ce moment, était comme issu du Moyen-âge, le genre de choses que vous lisez dans les livres d’his­toire. La guerre en Syrie a atteint un point où une per­son­ne peut être tuée sans pitié devant des cen­taines d’autres – qui s’en réjouis­sent. En tant qu’être humain, j’au­rais préféré n’avoir jamais vu ce à quoi j’ai assisté. Mais en tant que jour­nal­iste avec un appareil pho­to, j’ai une respon­s­abil­ité. J’ai la respon­s­abil­ité de partager ce que j’ai vu ce jour-là. C’est pour ça que j’écris ce témoignage, et c’est pour ça que j’ai pris ces pho­tos. »[/blockquote]

De son côté, Paris Match s’est égale­ment jus­ti­fié auprès de ses lecteurs dans son édi­tion du jeu­di 12 sep­tem­bre : « Il n’est pas ques­tion de com­par­er les rav­ages de la répres­sion sans mer­ci exer­cée à grande échelle par le gou­verne­ment de Damas con­tre sa pop­u­la­tion avec les exac­tions de dji­hadistes hal­lu­cinés. Mais ces images d’assassinats injus­ti­fi­ables vien­nent se super­pos­er à celles tout aus­si abom­inables des mas­sacres à l’arme chimique. »

« En Syrie, l’horreur est dans les deux camps. C’est une réal­ité qu’il est impos­si­ble d’ignorer », ajoute le mag­a­zine français.

Crédit pho­to : Paris Match

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