Le groupe belge Nethys, éditeur de L’Avenir à Charleroi et actionnaire à 11% de La Provence (détenu par Bernard Tapie), semble bien parti pour entrer dans le capital de Nice-Matin.
Le quotidien régional cherche depuis des mois des investisseurs pour financer son développement. Retenue avec trois autres propositions par l’administrateur judiciaire, Xavier Huertas, son offre est la plus acceptable pour la Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) propriétaire du groupe depuis décembre 2014. Cette dernière indiquera son choix lors d’une assemblée générale prévue le 10 mai.
D’une part, Nethys mettrait sur la table une enveloppe légèrement plus conséquente que celle de ses concurrents : entre 15 et 20 millions d’euros au total. En échange de cet investissement, la société se contenterait d’autre part d’une participation minoritaire qui atteindra tout de même, par paliers successifs, 49% d’ici trois ans. La SCIC resterait donc maîtresse à bord. Ce ne serait pas le cas avec celle de celle de Christian Mars. Le petit-fils du fondateur de Nice-Matin, Michel Bavastro — à la tête du groupe Bemore, spécialisé dans les RH — souhaite au contraire prendre le contrôle de l’entreprise. La SCIC serait dissoute dans son scenario de reprise : il y a peu de chance qu’elle se saborde elle-même. Les salariés actionnaires, dirigeants en tête, ont largement pris goût au pouvoir. Michel Ohayon, le propriétaire du Grand hôtel de Bordeaux, a également postulé. Ses visées sont avant tout immobilières. Ohayon veut bien investir, mais à la condition de pouvoir bâtir plusieurs milliers de mètres carrés de bureaux sur des terrains appartenant à Nice-Matin. Reste enfin Georges Ghosn, l’ancien propriétaire de La Tribune et de France soir, qui était déjà candidat en 2014.
Dans ce contexte, il est donc fort probable que Nethys parvienne à ses fins. Déjà présent au sein de La Provence, il est le bras armé de Bernard Tapie dans les Alpes Maritimes. Empêtré dans ses affaires (il doit en principe rembourser plus de 400 millions d’euros au fisc), Tapie ne peut prendre de participations en direct. Pour autant, il regarde en salivant les perspectives, notamment au plan événementiel, existant en PACA. Des synergies seraient d’autre part envisagées, au plan industriel notamment, avec La Provence qui possède Corse matin. Réuni jusqu’en 2013, le couple Nice-Matin et La Provence pourrait se reformer à court terme.