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Telegram, l’application qui s’envole

30 avril 2020

Temps de lecture : 4 minutes
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Telegram, l’application qui s’envole

Temps de lecture : 4 minutes

L’utilisation des réseaux virtuels est en train d’exploser, et avec cela la concurrence entre les outils de messagerie et de vidéo. Ces derniers font tout pour séduire les utilisateurs et se voir préférer à d’autres. Dans cette course, l’application Telegram semble tirer son épingle du jeu.

Telegram se définit comme « une appli­ca­tion de mes­sagerie axée sur la vitesse et la sécu­rité, sim­ple et gra­tu­ite. » Le 24 avril 2020, le blog offi­ciel du réseau annonce franchir le cap des 400 mil­lions d’utilisateurs par mois, con­tre 300 mil­lions un an plus tôt ; 1,5 mil­lion de per­son­nes s’inscriraient chaque jour. Cette hausse en flèche place l’application en con­cur­rence directe avec les « grands » comme Face­book Mes­sen­ger ou What­sApp (racheté par Face­book en 2014).

Ce sont deux frères russ­es, Nico­laï et Pavel Dourov, qui ont créé Telegram en 2013. Pavel était déjà con­nu pour être à l’origine du réseau VKon­tak­te (VK, créé en 2006), qui avait rapi­de­ment devancé Face­book en Russie et avait valu à son créa­teur le surnom de « Marc Zucker­berg russe ». En 2014, il vend l’affaire et quitte le pays, non sans affron­ter l’ire du gou­verne­ment pour avoir refusé de remet­tre les don­nées de mil­i­tants ukrainiens pro-européens.

À couteaux tirés avec WhatsApp / Facebook

Telegram revendique une entière indépen­dance, tant idéologique que finan­cière, qui se résume de façon assez lap­idaire sur son site : « Telegram est soutenu par Pavel Dourov et son frère Niko­laï. Pavel sou­tient Telegram finan­cière­ment et idéologique­ment, tan­dis que l’ap­port de Niko­laï est tech­nologique (…) Pavel Dourov a fourni à Telegram un généreux don, nous avons donc assez d’ar­gent pour le moment.» Un créa­teur assez puis­sant pour se per­me­t­tre de cri­ti­quer le plus sou­vent pos­si­ble le réseau WhatsApp.

Dourov lorgne vers les habitués de son con­cur­rent (qui compte 2 mil­liards d’utilisateurs men­su­els en févri­er 2020) et estime dans un texte pub­lié sur son blog en mai 2019 qu’ « il n’y a pas eu un seul jour en dix ans d’ex­is­tence de What­sApp où ce ser­vice a été sûr ». Il va plus loin, esti­mant qu’il « n’est pas éton­nant que les dic­ta­teurs sem­blent ador­er What­sApp. Son manque de sécu­rité leur per­met d’es­pi­onner leurs peu­ples et donc What­sApp reste disponible dans des endroits comme la Russie ou l’I­ran où Telegram est inter­dit (…) Pour que What­sApp devi­enne un ser­vice atten­tif à la sécu­rité, il devrait ris­quer de per­dre des marchés entiers et de se con­fron­ter aux autorités de leur pays. »

Selon le lanceur d’alerte Edward Snow­den « Face­book est pro­prié­taire de What­sApp qui lui enlève, couche après couche, ses dif­férents niveaux de pro­tec­tion, depuis qu’ils ont racheté l’entreprise. » Telegram fait de la con­fi­den­tial­ité sa pri­or­ité numéro un… qui lui vaut aus­si des retours de bâtons, en par­ti­c­uli­er lorsqu’il est épinglé dans des affaires de ter­ror­isme djihadiste.

Côté sur­veil­lance — et cen­sure — de con­tenus, le patron de Face­book con­firme régulière­ment que les détecteurs du réseau peu­vent blo­quer cer­tains échanges sur Mes­sen­ger. L’Ojim a déjà été vic­time de cen­sures sur Face­book (vous en trou­verez un exem­ple ici et un autre là). Lau­rent Sol­ly, Prési­dent de Face­book France, a d’ailleurs annon­cé le 24 févri­er 2020 au micro de Fran­ce­In­fo un ren­force­ment de la cen­sure sur le réseau social. Une pra­tique qui ne sem­ble pas d’actualité pour Telegram.

Et maintenant des appels vidéo

Le 24 avril 2020, Telegram a annon­cé tra­vailler à ren­dre le réseau encore plus per­for­mant, grâce à l’ajout d’une pos­si­bil­ité pour les util­isa­teurs de pass­er des appels vidéo. À voir si le nom­bre d’utilisateurs va encore augmenter.

« Lorsque nous avons lancé Telegram il y a sept ans, nous pen­sions que les gens choisir­aient tou­jours la lib­erté et la qual­ité plutôt que les restric­tions et la médi­ocrité. À mesure que l’é­cart de pop­u­lar­ité entre Telegram et ses con­cur­rents plus anciens se resserre, nous trou­vons de plus en plus de valid­ité dans cette hypothèse orig­i­nale ».

Com­bi­en encore seront ten­tés par la sécu­rité jurée de Telegram ? Un match à suiv­re de près.

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