Les bouleversements politiques intervenus en 2017 avec l’élection d’Emmanuel Macron et les reclassements qui en sont la conséquence entraînent des changements dans la règle du jeu des temps de parole dans les médias.
Entre 2009 et 2017
En dehors des campagnes électorales — qui font l’objet de règles spécifiques – les temps d’intervention de l’opposition parlementaire à la télévision et à la radio « ne peuvent être inférieurs à la moitié des temps de parole cumulés du chef de l’Etat et de la majorité présidentielle ». Pour le chef de l’État seulement lorsque ses propos relèvent du « débat politique national ». Remarquons que cette règle qui mentionne « l’opposition parlementaire » avantageait les mouvements représentés au Parlement avec des groupes comme le Parti Communiste et désavantageait un parti comme le Front National, considérablement plus significatif sur le plan électoral mais dépourvu de groupes aux assemblées parlementaires. Il en était de même pour les Insoumis en pleine ascension mais sans groupe au Parlement.
À partir du 1er janvier 2018
La règle lors de la dernière législature a été chahutée par les pratiques des groupes parlementaires (ou des fractions de ceux-ci) puisque des groupes faisant partie en théorie de la majorité présidentielle votaient parfois les mentions de censure ou refusaient de voter le budget. Par ailleurs les notions mêmes de « majorité » et « opposition » ont volé en éclat. Au sein des LR subsistent des constructifs style Juppé ou Raffarin qui brûlent d’appartenir à la majorité présidentielle et il en est de même parmi les restes piteux du PS.
Exit donc la notion d’équilibre majorité/opposition et bonjour le principe de « l’équité » déjà appliqué lors des élections présidentielles et législatives. Dans le nouveau système l’exécutif (présidence et gouvernement) bénéficie d’un tiers du temps total de parole. Les deux tiers restants doivent être répartis en intégrant la « représentativité des partis et leur contribution à l’animation du débat politique national ». Aux radios et télévisions de faire une synthèse tenant compte des résultats électoraux, du nombre et du type d’élus, de la taille des groupes parlementaires et des indications des sondages. Une soupe où chacun mettra ce qu’il veut comme tomates En Marche, carottes FN, poireaux LR et poivrons Insoumis sans compter les pommes de terre un peu blettes PS. Bon appétit.