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Tensions au Parisien après un publi-reportage sur EDF

16 décembre 2013

Temps de lecture : 3 minutes
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Tensions au Parisien après un publi-reportage sur EDF

Temps de lecture : 3 minutes

Alors que régnerait au Parisien un climat de « terreur » lié à un plan de départs en cours, des vives tensions se sont cristallisées autour d’une pratique honteuse : le publi-reportage dissimulé.

Dans un com­mu­niqué interne envoyé mer­cre­di 4 décem­bre, la Société des jour­nal­istes (SDJ) du Parisien/Aujourd’hui en France dénonce une série de pub­li-reportages non-iden­ti­fiés comme tel et faisant la pro­mo­tion de sociétés, rap­porte Libéra­tion. La série « His­toire de mar­que » chan­tait, fin décem­bre, la gloire d’EDF dans un arti­cle inti­t­ulé « EDF, l’énergie d’un géant ». Dans son com­mu­niqué, la SDJ cri­tique un « cahi­er tout à la gloire d’EDF (…) pas claire­ment iden­ti­fié comme un pub­lire­portage » et inter­pelle le directeur des rédac­tions, Thier­ry Bossa. La pub repre­nait en effet la même charte rédac­tion­nelle que le quo­ti­di­en : « Pourquoi, alors que nous t’avions fait part de cette exi­gence, n’est-il pas claire­ment indiqué sur le sup­plé­ment, par une typogra­phie et un éti­que­tage ad hoc, qu’il s’agit d’un pub­lire­portage ? », demande la SDJ.

En réac­tion Thier­ry Bossa, jugé « glacial », « incom­pé­tent » et « com­pléte­ment coupé de la rédac­tion », dénonce « un con­cen­tré de mal­hon­nêteté intel­lectuelle, ou per­son­nelle ». Il va jusqu’à men­ac­er à demi-mots Elis­a­beth Fleury, prési­dente de la SDJ : « Je vais donc désor­mais devoir éval­uer la qual­ité de tes infor­ma­tions et du traite­ment que tu en présentes dans le jour­nal à l’aune de ce que ce com­mu­niqué de la SDJ que tu portes donne à con­naître de ton respect de l’exactitude des faits et de la rigueur avec laque­lle tu rap­portes des pro­pos tenus par tes inter­locu­teurs. Je dois t’avouer que cela fait naître en moi quelques inquiétudes. »

Jugeant ce procédé inac­cept­able, la SDJ déplore cette « manœu­vre d’intimidation ». « Cette réac­tion mon­tre l’in­com­préhen­sion totale qu’a le directeur des rédac­tions de ce qu’est une SDJ. On est dans notre rôle absolu en lui posant ces ques­tions-là ! », écrivent les jour­nal­istes. Dans un con­texte ten­du ryth­mé par un plan de départ, une jour­nal­iste explique à Libéra­tion qu’« au Parisien en ce moment, c’est un peu la Ter­reur. La réac­tion de Bor­sa l’il­lus­tre bien ».

Rap­pelons qu’un pub­li-reportage est un arti­cle pub­lic­i­taire rédigé par ou avec l’annonceur (ici EDF) qui, util­isant par­fois les mêmes for­mat, mise en page, police et taille des car­ac­tères des autres arti­cles con­tenus dans le jour­nal, essaie de faire croire au lecteur qu’il est un arti­cle d’information alors qu’il s’agit de com­mu­ni­ca­tion d’entreprise. Si une telle pra­tique est en soi con­testable, un pub­li-reportage doit pour le moins oblig­a­toire­ment com­porter une men­tion lis­i­ble (com­mu­niqué, pub­lic­ité, pub­lire­portage, pub­li-infor­ma­tion, etc.) rap­pelant son car­ac­tère commercial.

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