Dans un entretien au journal Le Monde, Thierry Ardisson s’adonne à l’entre-soi et dresse la liste de ceux qu’ils ne veut plus voir sur ses plateaux.
S’il assure toujours, paradoxalement, qu’il aborde tous les sujets « sans langue de bois » et qu’il n’a « jamais fait de prêchi-prêcha », le monarchiste repenti a pourtant des limites. « En 2004, quand Dieudonné est devenu obsessionnellement antisémite, je l’ai viré de mon plateau. Je lui ai dit que je ne l’inviterai plus, comme Alain Soral », a‑t-il expliqué. Et de poursuivre : « Je ne pense pas qu’il faille rajouter de l’huile sur le feu, le feu brûle déjà très bien tout seul. »
Alain Finkielkraut, lui-aussi, fait désormais partie de sa liste noire. « J’ai arrêté de le convier quand il a sorti que l’équipe de France de football était “black-black-black”. Le marketing consiste à caresser le peuple dans le sens du poil pour faire de l’audience. Or à un moment il faut qu’il y ait une morale », a‑t-il estimé.
Une morale qui, visiblement, n’est plus capable de se confronter aux vérités crues et ne tolère que l’infotainment policée pour heures de repas entre gens de bonne famille.
Il est bien loin le Thierry Ardisson « rebelle » et provocateur des années 90, aujourd’hui reconverti en bon professeur de morale télévisuelle et apôtre du politiquement correct.
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