Si les journalistes sont souvent la cible de critiques et d’attaques en tout genre, et souvent à raison, ils peuvent également être la cible idéale des politiques n’assumant pas leurs propos.
Interrogé à la sortie de l’Assemblée nationale à propos des débordements antisémites ayant suivi les manifestations pro-palestiennes de ce week-end, le député UMP des Français de l’étranger Thierry Mariani a estimé qu’on avait « de plus en plus de tensions intercommautaires, et le dire ce n’est pas forcément être au Front national ». Et de poursuivre : « On a de plus en plus de problèmes avec une communauté qui est issue d’une religion qui, par moments, pose des problèmes d’intégration. À partir de là, je n’ai pas de solutions. »
Afin de pousser le député à aller au bout de sa pensée, restée très superficielle et politiquement correcte, un journaliste le relance : « Pour vous certains musulmans posent problème, si j’ai bien compris ? » Et Thierry Mariani de s’emporter : « J’ai pas du tout dit’ ça. Vous êtes de mauvaise foi, monsieur (…) Les journalistes, parfois, je ne vous supporte plus. Parce que je n’ai pas du tout dit ça (…) Reprenez ma phrase. »
« Vous avez dit: ‘Certaines personnes avec une certaine religion posent des problèmes’. Quelle religion ? », rappelle le journaliste avant que Mariani ne mette fin à la discussion en ces termes : « Je vous l’ai dit, monsieur. Vous m’emmerdez ! »
Une manière pour le député de ne pas avoir à assumer des propos pourtant prononcés du bout des lèvres et avec toutes les pudeurs de la profession ?