L’omniprésent Thomas Guénolé s’est découvert Insoumis depuis fin août 2017. « Éditorialiste et politologue Insoumis » pour lequel la réalité ne vaut que si elle cadre avec ses préjugés, il se rêve maintenant en enseignant en lançant début 2018 l’École de la France Insoumise. L’autoproclamé expert en « production de messages percutants » vise désormais à éduquer les masses. Avec un résultat pas toujours flagrant : ainsi, il s’est vu sévèrement raillé sur Twitter après avoir annoncé qu’il délivrerait un cours sur les mouvements sociaux à la faculté occupée de Tolbiac.
NDDL à la fac, avec méthodologie rigoureuse je vous prie
Il avait pourtant préparé son atterrissage en passant la brosse à reluire : « C’est NDDL à la fac. On observe le même ancrage de la gauche radicale, une ambiance bon enfant doublée d’une détermination et d’une méthodologie rigoureuses qui ressemblent trait pour trait à Notre-Dame-des-Landes ». Pas sûr que les paysans qui se sont faits spolier leurs terres « au nom de la lutte », les riverains qui subissent le désordre depuis des années – voire qui se sont faits couper l’électricité depuis le début de l’intervention, les zadistes ayant réussi, eux, à retrouver le courant grâce à des branchements sauvages – et les gendarmes mobiles attaqués à l’acide de batterie et à coups de coktails Molotov apprécient l’ambiance « bon enfant » de la ZAD de Notre-Dame des Landes.
Cours pour les grévistes
Mais cela n’a pas suffi. En annonçant sur Twitter que le 16 avril de 10 h à midi il donnera un cours sur « le projet politique de l’Antisocial » et « les conditions de réussite des mouvements sociaux et étudiants (analyse historique) » il s’est attiré foudres et moqueries. Ainsi, Jean Dorsans réplique : « C’est une bonne idée, mais tes étudiants sont en grève, donc ils viendront pas en cours ». Un autre ironise sur les capacités d’analyse de Thomas Guénolé, qui avait prédit que Macron ferait le score d’Alain Madelin, soit 5%. Ses offres de service à Borloo et son duo de choc avec sa femme, une communicante russe, sont aussi rappelés. L’utilisateur Girondins lui aussi produit un jugement percutant : « Ce ne sont pas des cours mais de la propagande. Quand on analyse vos tweets on voit qu’il n’y a rien derrière comme fond… ».
Un autre encore, tout aussi lapidaire « Honte de la République. Vous devriez commencer par démissionner de votre poste de fonctionnaire ». Dans le droit fil un autre propose une troisième partie : « Partie 3 : Le remboursement à l’état des salaires perçus indûment sur le temps passé à faire de la politique sous couvert d’enseignement … ». Ou pour un autre « d’abord 3- la manipulation mentale puis 4 — le modèle venezuélien, comment l’atteindre. Enfin 5- devenir enseignant quand ses connaissances et son esprit d’analyse dépassent tout juste le niveau CM2 ». Encore un propose de « Commencer par éteindre tous les médias où les insoumis égrènent en permanence c’est déjà une bonne condition de réussite face à l’antisocial ». Même les partisans du blocage ne sont guère enclins à le défendre : « On n’a pas besoin de vous, on va construire nos propres savoirs tout seuls », écrit ainsi l’une d’elles. Ou encore : « Les enseignants du supérieurs n’ont pas d’obligation de neutralité, et c’est une des gloires de l’université. La contrepartie est qu’il faut parfois écouter des zozos comme lui ».
Le chien Guevara sera t’il présent ?
Le cours a finalement été décalé au mercredi 18 de 16 à 18h pour ne pas empiéter sur l’AG. Il sera peut-être suivi par le chien Guevara de la « commune libre de Tolbiac » qui se moque finement (voire moins) de l’extrême-gauche radicale qui rêve de faire une ZAD à la fac en torpillant l’année de milliers d’étudiants. Le chien a déjà prévu un Xanax. Et les bloqueurs, des oreillers en tissu recyclé ?