Dans une tribune publiée mardi dernier dans Libération, Thomas Piketty s’est attaqué au modèle économique actuel des médias français.
« Affaiblis par la chute des ventes et des recettes publicitaires, les médias passent progressivement sous la coupe de milliardaires aux poches bien pleines, souvent au prix de la qualité et de leur indépendance », écrit ainsi l’économiste, citant Bruno Ledoux (Libération), le trio Bergé-Niel-Pigasse (Le Monde et L’Obs), ou encore Bernard Arnault (Les Échos).
En guise de solutions, Piketty plaide en faveur d’une refonte du modèle économique des médias. Ce dernier prône notamment « le partage du pouvoir et le financement participatif » comme une voie d’avenir, avant de citer les travaux de l’économiste des médias Julia Cagé, ainsi que son livre « tonique et optimiste » intitulé Sauver les médias. Capitalisme, financement participatif et démocratie.
Petit détail relevé par le site Arrêt sur images, Julia Cagé n’est autre que la femme de Thomas Piketty ! Or ce lien n’est malheureusement mentionné à aucun moment dans la chronique de l’économiste. Contacté par @SI, Libération a expliqué avoir suggéré à l’auteur de l’ajouter en bas de page, mais s’être confronté au refus de celui-ci.
Joint également par le site de Daniel Schneidermann, Piketty a défendu sa position : « Je fais référence aux travaux de Julia Cagé dans la mesure où ils sont pertinents pour les questions dont je traite, exactement de la même façon que pour les travaux de toute autre personne. » Et de conclure : « Remettre en cause la compétence professionnelle de Julia Cagé, la mienne, et la probité des arguments échangés, sans même chercher à les examiner, simplement en évoquant telle ou telle relation privée, ne me semble pas justifié. »