Invité du « Club de la presse » sur Europe 1, Emmanuel Todd s’est agacé d’une question sur l’affaire Fillon-Jouyet, n’y voyant là qu’une triste banalité du monde politique d’aujourd’hui.
En revanche, le démographe a expliqué que la seule certitude dans cette histoire, « c’est que Jouyet fricote avec le Monde, et ça c’est grave ». S’interrogeant sur le fait de savoir s’il y avait eu « une magouille » entre le secrétaire général de l’Élysée et Le Monde, Todd a estimé qu’il y avait en tout cas un « rapport particulier » entre eux, le quotidien du soir ayant par ailleurs publié récemment un portrait « dithyrambique » de ce dernier.
« Dans la presse anglo-saxonne, ils sont partisans mais ils gardent le respect des faits », a rappelé le sociologue, prenant l’exemple de la crise ukrainienne pour dire que certains éléments clés du conflit avaient été « masqués » par Le Monde. D’où une certaine méfiance aujourd’hui avec l’affaire Fillon-Jouyet.
Pour Todd, Le Monde, « qui n’est plus lu par grand monde » et fait partie « de la presse subventionnée », est « le journal de la petite sphère » qui est devenu « une composante de l’oligarchie ».
Pour seule réponse, ce dernier a pu entendre sur le plateau qu’il faisait « le jeu parfait du Front National ». Et Todd de rétorquer par la célèbre formule : « Ce n’est pas parce que Hitler disait que l’Angleterre est une île que l’Angleterre n’était pas une île. »
Quant à l’idée selon laquelle politiciens et journalistes seraient « tous pourris », l’essayiste conclut : « Si c’est vrai, qu’est-ce que vous coulez que je vous dise ?! »
Emmanuel Todd dans « Le Club de la Presse… par Europe1fr