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Trappes, la taqiya en direct

18 février 2021

Temps de lecture : 5 minutes
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Trappes, la taqiya en direct

Temps de lecture : 5 minutes

La taqiya ou takiya ou takia c’est, au sein de l’Islam, la pra­tique de la dis­sim­u­la­tion en ter­ri­toire enne­mi ou à con­quérir. Nous avons déjà par­lé des pudeurs des médias de grand chemin pour par­ler de Didi­er Lemaire, ce pro­fesseur de philoso­phie men­acé à Trappes. Nous reprenons un arti­cle de la Fon­da­tion Polemia sur un reportage récent sur le même sujet.

Par Pierre Boisguilbert, journaliste spécialiste des médias et chroniqueur de politique étrangère ♦ Chaque matin, sur CNews, Jean-Marc Morandini présente son émission comme étant « contre les idées reçues et le politiquement correct ». C’est pour le moins abusif. Morandini est si peu Zemmour que, très souvent, il prend le contre-pied des sujets traités par l’éditorialiste ou par Pascal Praud. Il est plus dans le « pas d’amalgame » que dans la contestation du médiatiquement correct.

Un maire en sursis

C’est pourquoi, avec la tem­pête médi­a­tique causée par les descrip­tions de l’islamisation de Trappes par le pro­fesseur de philoso­phie Didi­er Lemaire – qui, men­acé pour racisme et islam­o­pho­bie, va renon­cer à enseign­er –, l’animateur s’est ren­du sur place. La démarche sur le principe est louable. Mais on est loin d’un vrai reportage. Dès le début, on a bien sen­ti que l’idée était de rel­a­tivis­er et d’amener le téléspec­ta­teur à la con­clu­sion : certes, il y a des prob­lèmes à Trappes mais pas plus qu’ailleurs où, si la « diver­sité » est majori­taire, le ter­ri­toire reste français et répub­li­cain. C’est d’ailleurs la posi­tion du maire de la ville, Ali Rabeh, mem­bre du par­ti grou­pus­cu­laire Générations.s créé par le social­iste Benoît Hamon, qui a eu tout loisir de la dévelop­per sur tous les plateaux de télévision.

Un maire tout de même plus près de l’annulation de son élec­tion, voire de sa révo­ca­tion, que des palmes académiques. En effet, le tri­bunal admin­is­tratif de Ver­sailles a annulé l’élec­tion munic­i­pale de 2020 à Trappes, qui avait vu la vic­toire au pre­mier tour d’Ali Rabeh, à la suite d’un recours d’une liste d’op­po­si­tion, Engage­ment Trappes Citoyens, et de l’élu Oth­man Nas­rou, par ailleurs pre­mier vice-prési­dent de la région Île-de-France. Le maire a fait appel devant le Con­seil d’É­tat. De cela Moran­di­ni n’a pas par­lé. Il aura fal­lu égale­ment des inter­venants pour évo­quer le sujet d’actualité à Trappes. Il s’agit en fait de la dis­tri­b­u­tion de tracts à l’intérieur même du lycée du pro­fesseur de philoso­phie pour le décrédi­bilis­er. Blan­quer a con­damné. Valérie Pécresse et Renaud Muse­li­er, prési­dant respec­tive­ment les con­seils régionaux d’Île-de-France et de Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont quant à eux demandé le 12 févri­er la « révo­ca­tion » du maire de Trappes, qui aurait, selon eux, dis­tribué un tract « attaquant frontale­ment » le pro­fesseur Lemaire dans le lycée même où cet enseignant s’es­time men­acé après avoir défendu son mal­heureux col­lègue assas­s­iné, Samuel Paty.

« Cette intru­sion dans un lycée, pour atta­quer un peu plus encore un pro­fesseur déjà pris pour cible et sous pro­tec­tion poli­cière, est inac­cept­able », s’indig­nent dans un com­mu­niqué les prési­dents des régions Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur, respec­tive­ment ex-LR et LR.

Morandini complice ?

Quand la ques­tion a été évo­quée, le maire de Trappes a piqué une colère qui a en fait révélé qu’il avait obtenu de Moran­di­ni l’engagement de ne pas évo­quer le sujet qui fâche. C’est gênant si c’est vrai. Ali Rabeh a ensuite mon­tré qu’il n’acceptait pas la con­tra­dic­tion et qu’il avait du mal à se maîtris­er quand tout n’allait pas dans son sens.

La dis­sim­u­la­tion si chère aux islamistes a ses lim­ites. Mais elle s’est révélée à ceux qui veu­lent voir. On a eu droit à la clien­tèle du maire, des femmes inté­grées, mais fières de leurs orig­ines, au salon de coif­fure mixte avec deux clients et une cliente, au café inclusif en pas­sant par des jeunes filles musul­manes aus­si blondes et cheveux au vent pour cer­taines que libérées. Moran­di­ni a bien sen­ti la sélec­tion et la mise en scène, il les a évo­quées mais jamais il n’a osé les dénon­cer. Il a accep­té que son chem­ine­ment dans le quarti­er autour du marché soit encadré par des curieux très atten­tifs… Il était certes en lib­erté, mais en lib­erté sinon sur­veil­lée, au moins encadrée.

Il y avait dans ce reportage instruc­tif, sou­vent mal­gré lui, quelques vérités mais aus­si beau­coup de dis­sim­u­la­tion – la fameuse taqiya recom­mandée aux activistes musul­mans –, et pas mal de soumis­sion – islam en arabe.

Faire un reportage à Trappes avec le maire comme met­teur en scène, cela lim­ite l’intérêt de la chose, même s’il se trou­va des opposants pour s’exprimer avec courage, dont un élu du RN habitué cepen­dant de CNews. Quant au prêtre, on serait chré­tien à Trappes qu’avec un tel pas­teur on ne se sen­ti­rait pas for­cé­ment rassuré.

À quand une vis­ite de Trappes avec le pro­fesseur Lemaire sous pro­tec­tion dans les « ter­ri­toires occupés » islamisés, puisque tout le monde recon­naît désor­mais qu’ils exis­tent ? Ça, Jean-Marc, ce serait vrai­ment hors du poli­tique­ment cor­rect et des idées reçues.

Pierre Bois­guil­bert
16/02/2021

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