Rediffusion estivale 2020. Première diffusion le 28 avril 2020
Le Monde est un quotidien très engagé, c’est une lapalissade, en faveur d’un monde multiculturel et d’une société ouverte. Il propose des pages de « débats ». Elles défendent à peu de nuances près, des idées identiques aux siennes. En particulier sur le plan scolaire.
Le 21 avril 2020, en période de confinement mais aussi de préparation (lente) d’un déconfinement dont l’un des cœurs est l’école, Le Monde publiait une tribune collective signée par Catherine Chabrun, « militante pédagogique et des droits de l’enfant », Philippe Meirieu, professeur émérite à l’université Lumière-Lyon-II et Cécile Morzadec professeure d’espagnol.
Deux découvertes d’emblée
- Il est possible d’être « militante pédagogique ». Que la pédagogie en œuvre actuellement dans les écoles soit un projet éminemment politique est donc acté.
- Philippe Meirieu, très longtemps militant du même type, sans le dire à l’époque, très largement en cause dans l’état catastrophique de l’école en France aujourd’hui, de par les méthodes qu’il a promues et diffusées auprès du corps enseignant, est toujours là.
La tribune expose des faits qui peuvent se défendre
- Selon le texte, l’affirmation de l’exécutif de rouvrir les écoles pour des raisons sociales liées aux inégalités est peu crédible. L’objectif est plus probablement économique, ce qui n’est pas incompréhensible. Il y a cependant « contradiction ».
- La « continuité pédagogique » ne pouvait être qu’un pis allé.
- La réouverture est « nécessaire sur le plan pédagogique » mais « dangereuse du point de vue sanitaire ». Il y aura des risques.
- La tribune pointe les nombreuses incohérences des choix gouvernementaux, comme le fait d’avoir remplacé les examens par le contrôle continu pour des raisons sanitaires « qui ne sont plus de mise aujourd’hui ».
Inégalités liées à une continuité pédagogique aux résultats encore inconnus, risques sanitaires. Faire rentrer tous les élèves seraient donc une erreur, d’autant que la majorité des enseignants, comme la majorité des Français, semblent avoir une confiance modérée en un gouvernement qui semble naviguer à vue.
Alors quelles solutions ?
La tribune expose des faits en apparence justes mais soumis au grand silence
C’est le retour de la bonne vieille cause égalitariste revenue du fonds des âges, autrement dit des années 70 du XXe siècle. Avec un mensonge par omission à l’appui.
« Le risque est grand de ne réserver le bénéfice de cet enseignement qu’aux enfants et adolescents déjà mobilisés sur le travail scolaire et au comportement relativement autonome. Les autres, déjà décrocheurs ou en difficulté, s’ils ne disposent pas d’un soutien familial fort, sont condamnés au mieux à exécuter mécaniquement des exercices, au pire à abandonner progressivement tout contact avec l’école. »
La tribune pose le vieux principe de l’égalitarisme, qui n’est pas l’équité : la vieille sociologie de l’éducation, à l’origine des réformes qui ont réformé sans cesse des réformes elles-mêmes réformées sans arrêt depuis 40 ans, sans résultats positifs, est de retour. La lutte des classes serait la cause des inégalités sociales. C’était peut-être vrai il y a 70 ans mais aujourd’hui ?
C’est contre ces 5 lignes ci-dessus, que toutes les réformes, comme la plus récente réforme du secondaire, les idées pédagogiques de Meirieu et de ses amis, ont été mises en œuvre. Cela ne fonctionne pas ?
Les auteurs de la tribune veulent que des élèves soient accueillis par des professeurs volontaires ne présentant pas de risques de santé, en petits groupes. Quels enfants et adolescents ?
« Ne pourrait-on pas limiter l’accueil dans les écoles aux élèves menacés de décrochage ou en situation sociale dramatique ? » (…) Ce ne serait alors nullement pour eux une sanction ou une stigmatisation, mais bien une véritable chance qui leur serait donnée. Car, n’en doutons pas, la véritable stigmatisation, ce n’est pas d’accompagner les élèves qui ont besoin d’aide, c’est bien de les laisser décrocher en silence… (…) Certes, dans certains établissements, les élèves en grande difficulté seront très nombreux et ne pourront pas être accueillis en même temps : il faudra alors n’en convoquer qu’une partie pour certaines disciplines et organiser des tours de rôle (…) on pourrait en appeler, sur ces questions, à la solidarité nationale vantée aujourd’hui de tous côtés. L’idée n’est pas neuve : « Donner plus et mieux à ceux qui ont moins. » Et si on la mettait en œuvre, concrètement, lors des dernières semaines de cette année scolaire ? »
Remarques
- Les enfants et les familles évoquées sont ceux qui en règle générale décrochent déjà dans les établissements scolaires : pas un mot.
- Les enfants et les familles évoquées sont ceux qui posent en règle générale de graves problèmes de discipline et de délinquance dans les établissements scolaires : pas un mot.
- Les enfants et les familles évoqués sont ceux qui bénéficient déjà sans cesse, depuis plus de 50 ans, de « la solidarité nationale » proposée, à coups de milliards déversés dans les banlieues sans aucuns résultats tangibles, bien au contraire, au point que l’une des mesures du gouvernement actuel a été de diviser les classes des quartiers « difficiles » (même cette expression n’apparaît pas dans la tribune) en deux, pour des raisons sociales officiellement. En réalité, car quasi personne n’y est de culture ni de langue française ni européenne.
La conclusion de la tribune ?
Il faut « travailler avec ceux et celles qui n’ont pas trouvé leur panoplie de bon élève au pied de leur berceau, qui ne comprennent pas vraiment ce que l’école leur demande, qui n’ont jamais vraiment accédé au plaisir d’apprendre et à la joie de comprendre… ceux qui ne savent rien des vertus de l’exigence et de la satisfaction qu’on trouve à s’élever par l’effort au-dessus de soi-même. »
Tout y est : le mépris des familles de souche, de l’héritage, la glorification des gentils élèves défavorisés des banlieues qui ne comprennent pas (la langue française ?), qui ne prennent pas de plaisir apprendre, les défavorisés, les damnés de la Terre…
En un mot, les immigrés extra-européens.
Ce que propose la tribune, sans le dire ouvertement car cela reviendrait à dire qu’il y a une partition ethnique sur le territoire et un mouvement de remplacement ? De déverser de nouveau des millions (en deux mois inutiles, mai et juin étant la période où l’école traîne jusqu’à la conclusion de l’année scolaire) pour les enfants de migrants, légaux ou non, dans les écoles, à l’occasion de la crise sanitaire actuelle, et de leur réserver les écoles durant plusieurs mois.
Le tout sans jamais prononcer l’expression qui remplace réellement celle de lutte des classes en France : la lutte des ethnies contre les Européens de souche.