Rediffusion estivale. Première diffusion le 31 mars 2021
Dans un style plus polémique que celui habituel de l’Observatoire du journalisme, nous publions une tribune libre de Bertrand Delcassis, (auteur de notre brochure L’affaire Obono Valeurs actuelles, retour sur un emballement médiatique) sur la récente polémique déclenchée par Audrey Pulvar sur l’exclusion des blancs de certains débats.
Longtemps journaliste ayant sévi sur les plateaux de télévision et dans les studios de radio qui comptent aux yeux des médias de grand-chemin, marquée politiquement à gauche, communautariste, Pulvar, qui fut en couple avec Montebourg, est maintenant élue au conseil de Paris. Une caricature des accointances permanentes entre médias et politiques officiels. Ses récentes déclarations donnent une idée de ce qui se pense dans ces milieux-là.
Avant de se lancer en politique, Audrey Pulvar fut longtemps journaliste. l’OJIM a dressé son portrait.
Cependant, dans le monde des médias dits officiels, être intégrée au point de se voir confier une « matinale », et pas n’importe laquelle, comme ce fut le cas pour Pulvar sur France Inter, après avoir officié sur i>Télé et France Télévisions, est déjà un signe de très forte politisation au service du Système en place. Même Télérama, en 2012, considérait qu’elle pratiquait le « mélange des genres ».
Pulvar franchit un cap en demandant la liberté d’inexpression raciale
Un cap qui survient après celui franchi sur le plan de la politique des partis puisque Audrey Pulvar a été investie candidate du parti socialiste et de ce qu’il reste des radicaux de gauche pour la région Ile-de-France.
La polémique ne concerne cependant pas directement les élections. Interrogée lors d’un entretien diffusé sur BFM samedi 27 mars, Pulvar a pu affirmer que « les réunions non-mixtes entre personnes touchés par le racisme ne la choquaient pas » et que, selon elle, il est tout à fait possible de demander aux « personnes blanches » souhaitant y assister de « se taire ». Du côté des tenants de l’idéologie au pouvoir, évidemment, de tels propos ne choquent pas puisqu’il s’agirait de réparer des maux supposés anciens.
Pourtant, si l’on s’essaie à des propos du même type concernant d’autres populations, cela pourrait étonner, en donnant cela par exemple :
- « Les réunions non-mixtes entre personnes touchées par le racisme anti-blancs ne me choquent pas. Il est tout à fait possible de demander aux personnes noires de se taire »
- « Les réunions non-mixtes entre personnes touchées par le racisme anti-blancs ne me choquent pas. Il est tout à fait possible de demander aux personnes asiatiques de se taire »
* « Les réunions non-mixtes entre personnes touchées par le racisme anti-blancs ne me choquent pas. Il est tout à fait possible de demander aux personnes musulmanes de se taire »
Et cetera…
Des propos qui, tenus par d’autres personnalités, entraîneraient immédiatement les foudres de la majorité des médias et des procédures judiciaires menées par toutes sortes d’associations théoriquement anti-racistes, concrètement communautaristes et racialistes. Ces derniers points peuvent être considérés comme des opinions, semble-t-il, s’ils n’émanent pas de blancs européens.
Voir aussi : Pulvar, UNEF : l’homme blanc forcément coupable, dans les médias de grand chemin
Un contexte général où le racisme noir tend à s’affirmer
Audrey Pulvar intervenait après les propos tenus par la présidente de l’UNEF, Mélanie Luce, qui avait évoqué la tenue de réunions non-mixtes, autrement dit « racisées » dans le jargon de la gauche anti-raciste mais raciste, de façon à éviter les expressions comme « réunions racistes » ou « réunions racialistes » qui tomberaient sous le coup de la loi.
Si Pulvar ou l’UNEF ne sont pas choquées par le fait que l’on puisse se réunir en fonction de sa couleur de peau, empêcher des personnes d’autres couleurs de parler ou même d’entrer, alors une question, parmi bien d’autres, se pose : pourquoi demander et pousser à la dissolution d’associations comme Génération identitaire ? L’objet de l’organisation n’est-il pas de réunir les personnes blanches dans leur aire civilisationnelle naturelle ? Auquel cas, il est aussi possible de proposer à chacun de pouvoir rejoindre son aire civilisationnelle naturelle, par exemple l’Afrique noire pour qui se considère descendant d’esclaves. Cela aurait le mérite d’éviter des polémiques telles que celle qui a opposé l’hebdomadaire Valeurs Actuelles et la députée LFI Danièle Obono, polémique ayant fait l’objet d’une brochure sous l’égide de l’OJIM.
Les réactions ont été nombreuses. La plus simple et la plus légale est sans doute celle de Marine Le Pen pour qui « Le parquet doit engager des poursuites pour provocation à la discrimination raciale contre Mme Pulvar ».
D’autant que ce n’est pas son premier fait d’armes d’Audrey Pulvar en ce domaine, comme son portrait le montre.
Le Monde préfère titrer sur ceux qui condamnent ses propos mais non sur les propos eux-mêmes : « Audrey Pulvar s’attire les foudres de la droite et de l’extrême droite en réagissant aux réunions non mixtes ». Dans Le Figaro, l’avocat Gilles-William Goldnadel ironise : « On comprend bien ce qui se trame derrière ces nouvelles divagations, dans cette variation dans la discrimination, c’est toujours pour le blanc le devoir de pénitence. Par l’absence ou par le silence. »
Pulvar ? La caricature qui démontre pour qui en douterait encore que « l’antiracisme » est bien devenu la forme la plus fréquente du racisme du 21e siècle. Un racisme qui gangrène l’idéologie au pouvoir, tant politique que médiatique ou culturelle.
Bertrand Delcassis