Bill Gates et sa richissime fondation suscitent beaucoup de fantasmes. Fondés ou non fondés ? Il ne nous appartient pas de nous prononcer. Nous avons reçu d’un lecteur une tribune libre qui apporte un certain nombre d’éléments de réponses, à nos lecteurs de les faire leurs, de les discuter ou de les critiquer.
Bill Gates et esprit critique
Mardi 18 août 2020, tandis que couve dans les médias la crainte d’une reprise de l’épidémie de covid-19, on se demande si l’esprit critique n’a pas été la première victime du coronavirus. Quid de la gestion de crise du gouvernement, des conflits d’intérêts entre grands laboratoires et États ? etc. Sur BFMTV, un direct à la gare Montparnasse sur les départs et retours de vacances. Après la logorrhée de Jérôme Salomon, nos médias ne jugent pas essentiel de nous éclairer sur les enjeux mondiaux suscités par le covid-19 ? En voilà un.
Qu’en est-il des agissements de la Fondation Bill Gates ?
La Fondation du milliardaire philanthrope depuis vingt ans travaille et « alerte » sur des enjeux de recherche médicale et de vaccination sur un plan mondial. Elle s’est notamment illustrée par ses multiples donations en faveur de causes humanitaires. Son réseau d’influence dépend de sa trésorerie extraordinaire (équivalente au PIB du Venezuela en 2019 par exemple), lui permettant de prendre des parts à coup de dizaines de millions de dollars dans des organismes de la sphère médicale ou médiatique. Entre autres : La BBC Media Action, ancien BBC World Service Trust, se définissant comme « organisme de bienfaisance international » a reçu en tout plus de 53M$, des universités comme Oxford ont bénéficié de 243M$, ou le NIH (service médical national britannique) pour 18M$.
Au moment du confinement occidental, la Fondation Bill Gates donne des millions de dollars à l’OMS dont elle est déjà le second donateur après les États-Unis (4,3Md$ au total). « Bill Gates maintenant est propriétaire d’une bonne partie de l’OMS », affirmait le professeur Christian Perronne par exemple à Sud Radio. Si le but de vacciner les gens du monde entier peut sembler louable, il y a lieu de s’inquiéter quand l’idéologie prend le pas sur le domaine scientifique. Ses réseaux et positionnements suscitent de nombreuses critiques, qu’elles soient fondées ou fantasmées. L’émergence des GAFAM, on le sait, va de pair avec la multiplication de ces PDG archi-milliardaires excentriques et/ou ayant une vision téléologique du monde, dogmatique. On parle d’un complexe de dieu qui se développe chez certaines personnes.
Dès le 18 octobre 2019, en collaboration avec des laboratoires et l’Université d’Oxford, la fondation expérimente une simulation de pandémie : « Event 201 », où l’une des conclusions préconisait un contrôle de la diffusion des informations dans les médias généralistes.
Dès 2018, la fondation offre 1,9M€ au Monde. En 2019, 3M€ sont donnés à Stern, magazine hebdomadaire allemand, tiré à plus d’un million d’exemplaires. Entre autres.
Fait parallèle, en octobre 2019, le CSIS (Center for Strategic and International Studies) du milliardaire Thomas Pritzker simule une pandémie globale. Samuel Brannen, responsable du projet, évoque la possibilité en conclusion de « l’émergence d’un nouveau virus sans vaccin dès octobre 2020 ».
Le CSIS comme la fondation Gates ont des parts dans la société pharmaceutique Gilead. Au 31 janvier 2020, l’action Gilead vaut 63.20 USD. En plein confinement, le 30 avril, elle culmine à 84,00 USD – hausse de 32,9% qui doit plaire aux actionnaires. Gilead, à la même période, paie pour plusieurs millions de dollars des articles en de nombreuses langues ainsi que des individus contrôlant plusieurs dizaines de faux comptes sur les réseaux sociaux contre les travaux du professeur Raoult.
Le Monde et Bill Gates
En France, Le Monde, dans son article du 28 mars 2020, à la pelle, voue aux gémonies le professeur marseillais Dans la foulée, le journal du fameux Décodex, financé par Facebook, publie plusieurs articles sur « les complotistes anti-Gates ».
Le Monde défend Bill Gates : on l’accuse de tester ses vaccins en Afrique et d’y contrôler la natalité, c’est une « amplification de théories complotistes »; le puçage électronique des populations ? « Un carnet de vaccination sous tutelle » réplique le journal. Quelles explications aux 800M de dollars d’actions Monsanto achetées par la fondation ? Silence.
Vaccins et carnet de santé
Récemment, le gouvernement français aurait vendu les données des carnets de santé des français à Microsoft choisi comme partenaire technologique. Il a de surcroît précommandé les vaccins que produiront l’association de la fondation Gates avec les laboratoires pharmaceutiques internationaux dont Gilead. Le contrôle des données de santé des français appartient à la société ID2020 de Bill Gates qui œuvre au développement de la carte d’identité électronique à vaccin, que le fonds de pensions Blackrock, controversé en France pour son ingérence quant à la politique des retraites, a intégré récemment dans son portefeuille.
Peut-on croire que pour ce businessman, un « don » n’appelle pas une contrepartie ? Le journaliste n’est-il pas de facto bridé dans sa quête d’information ? Quid des déclarations de l’ancien chef du MI‑6, Richard Dearlove, au Telegraph le 3 juin 2020 : « Le virus a été inventé en laboratoire » ?
Qu’en est-il de la contre-enquête expéditive menée par les laboratoires proches de Gates pour contrebalancer les études de Raoult après la déclaration de Donald Trump disant : « Je prends de la Chloroquine ». A la place, le ministre de la Santé Olivier Véran a préféré suivre les préconisations hâtives du docteur Ferguson sur la nécessité d’un confinement.
Autant d’événements et d’acteurs de notre époque qu’aucun media traditionnel ne semble déterminé à mettre à jour, l’impératif de transparence paraît être à deux vitesse. Circulez, il n’y a rien à voir.
Addendum de la rédaction. Nous versons au dossier un extrait de la dernière livraison de notre confrère suisse Antipresse, un paragraphe sur la coopération entre les services de la Confédération suisse et la Fondation Bill & Melinda Gates telle qu’évoquée dans un document officiel de novembre 2012 :
À l’occasion de cette conférence, le secrétaire d’État Mauro Dell’Ambrogio rencontrera les représentants de la Bill and Melinda Gates Foundation. La fondation fait partie des acteurs clés dans l’encouragement de la recherche sur les vaccins; elle collabore à cet effet avec des instituts de recherche, dont l’Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH) de Bâle et le Swiss Vaccine Research Institute (SVRI) de Lausanne. Un mémoire d’entente en cours entre le Département fédéral de l’intérieur et la fondation de Bill et Melinda Gates sera actualisé et signé par le conseiller fédéral Alain Berset avant la fin 2012.
Voir, également de la même source, une enquête de la Columbia Journalism Review, signée par Tim Schwab,:
« J’ai récemment examiné près de vingt mille subventions caritatives que la Fondation Gates avait accordées jusqu’à la fin juin et j’ai trouvé plus de 250 millions de dollars destinés au journalisme. Parmi les bénéficiaires figuraient des entreprises d’information comme la BBC, NBC, Al Jazeera, ProPublica, National Journal, The Guardian, Univision, Medium, le Financial Times, The Atlantic, Texas Tribune, Gannett, Washington Monthly, Le Monde et le Center for Investigative Reporting; des organisations caritatives affiliées à des organes d’information, comme BBC Media Action et le Neediest Cases Fund du New York Times; des entreprises médiatiques telles que Participant, dont le documentaire Waiting for «Superman» soutient le programme de Gates sur les écoles à charte; des organisations journalistiques telles que le Pulitzer Center on Crisis Reporting, la National Press Foundation et le Centre international des journalistes (etc.). Dans certains cas, les bénéficiaires disent avoir distribué une partie des fonds sous forme de subventions à d’autres organisations journalistiques, ce qui rend difficile de visualiser l’ensemble du financement de M. Gates dans le quatrième pouvoir. »