« La liberté d’informer sacrifiée sur l’autel du secret-défense », titre Le Point. En septembre dernier, trois journalistes français ont été condamnés par la Cour d’appel de Paris à 3 000 euros avec sursis pour « atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ».
Dans un ouvrage paru en 2012, L’Espion du président (Robert Laffont) Christophe Labbé (Le Point), Olivia Recasens (Le Point) et Didier Hassoux (Le Canard Enchaîné) avaient révélé la véritable identité de plusieurs agents de la DCRI.
Dans leur livre, ces derniers entendaient dévoiler les « dysfonctionnements » du renseignement français, quitte à « outer » quelques agents accusés de multiples dérives. Relaxés en première instance, les trois journalistes ont finalement été condamnés en appel en vertu de la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi 2).
Celle-ci prévoit qu’en cas de « révélation de toute information qui pourrait conduire, directement ou indirectement, à la découverte (…) de l’identité » d’agents de certains services, la peine encourue peut s’élever à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende (voir la loi ici).
Pour Le Point, malgré la condamnation à un simple sursis, il s’agit néanmoins d’un « arrêt dangereux » qui menace la liberté d’informer. Mais on peut aussi se poser la question de savoir si la liberté d’informer est supérieure à la sécurité de la France et de ses agents… Les différents commentateurs ne manqueront probablement pas de s’écharper sur cette question dans les jours à venir.
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