Le groupe Springer Verlag est le premier groupe de médias allemand. Ses deux titres vedettes dans la presse écrite sont Die Welt plus culturel et Bild plus populaire, tous deux victimes du zèle pro LGBT du patron de Springer Mathias Döpfner ou de sa lâcheté, au choix.
BERLIN. Le chef de la rédaction chargée des affaires parlementaires du journal Bild, Ralf Schuler, a annoncé qu’il quittait le journal. Dans un courrier adressé à Mathias Döpfner, patron de Springer, et à Johannes Boie, rédacteur en chef de Bild, Schuler explique les motifs de son départ.
Un article raisonnable et désavoué
La raison en est un article publié par Die Welt début juin, dans lequel un groupe d’auteurs invités avec le Dr Alexander Korte, psychiatre pour enfants et adolescents de Münich, se plaignait des services de radiodiffusion de l’État, car, selon ce groupe, les reportages sur la transsexualité seraient trop positifs. L’article avait provoqué des débats tels que Döpfner avait réagi par la publication d’un article prenant clairement position contre la contribution du groupe : « Notre maison est synonyme de diversité » (voir encadré ci-dessous). Selon Schuler, « au lieu de l’esprit libéral du « chacun doit être heureux à sa façon », il susurre de protéger les « convictions morales de la population ». » Le texte a « une sonorité désagréable pour tout esprit libre et tolérant ».
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Schuler critique « l’emphase stalinienne » de certaines parties de l’équipe éditoriale
Cette approche dérange Schuler pour qui « il est bon et important que nous nous opposions à l’extrémisme religieux et à toute forme de racisme et de discrimination sexuelle. Toute discrimination est mauvaise. Mais dénoncer la discrimination ne signifie pas pour autant adhérer au programme du mouvement LGBTQ », écrit-il. Tolérer les minorités sexuelles ne signifie pas néanmoins « que nous soyons fermement aux côtés de la communauté LGBTQ dans la lutte pour les droits de l’homme et contre la discrimination », comme il a été écrit par un rédacteur en chef adjoint de Bild dans le briefing quotidien ces jours-ci. Laissons là les fioritures staliniennes de la formulation ; je ne suis « fermement du côté » d’aucun mouvement politique et je ne considère PAS que ce soit le travail des journalistes par principe ».
Au lieu d’être « la voix des masses et de la raison », la maison d’édition Axel Springer, dans un commentaire récent, a qualifié le libre choix de sexe de question de respect, et, deux jours plus tard, a dû commenter les dérives de la communauté arc-en-ciel s’attaquant à des chercheurs scientifiques, bloquant une simple conférence sur la biologie à l’Université Humboldt. Cela « alors que le militantisme de cette communauté était et est connu depuis le début. Au 21e siècle, les Chevaliers de l’Arc-en-ciel empêchent une conférence qui était essentiellement destinée à transmettre des connaissances en biologie du niveau du lycée », critique Schuler.
« Les micro-milieu bruyants » sont une « menace mortelle pour le cœur de la marque »
Springer produit des « autocollants maladroits et idiots comme si l’orientation sexuelle était une sorte de style de vie branché (« oh dear — I’m queer / Oh mon cher, je suis queer ») » et se fait le porte-drapeau d’un mouvement qui aspire à un projet de société fixé, avec des règles modifiant la langue et l’orthographe, et croit avoir le droit de dicter à la société un canon politique allant jusqu’au changement de sexe ou des quotas, constate Schuler. « Il n’est pas acceptable non plus que des activistes, en excluant les éditions Springer d’un salon de l’emploi par exemple, fassent pression en faveur de leur programme et que le représentant queer du gouvernement fédéral donne publiquement des « indications » quant aux scientifiques du monde entier qu’il vaudrait mieux bannir des forums de discussion. » Le fait que, dans une telle situation, la sonnette d’alarme ne retentisse pas chez tous les démocrates l’étonne encore aujourd’hui.
L’étendard arc-en-ciel en question
Le drapeau arc-en-ciel n’est pas seulement un signe de tolérance et d’empathie, comme nous le souhaiterions, mais aussi l’étendard d’un mouvement pouvant et devant être abordé de manière critique, et avec lequel, du point de vue de Schuler, il ne faut en aucun cas faire cause commune. « Peut-être pour des raisons biographiques suis-je particulièrement sensible lorsque quelqu’un se remet à vouloir changer la société prenant comme slogans la diversité et la multiplicité. En bref : je défendrai toujours la liberté de l’individu, mais je ne rejoindrai aucun groupe de combat d’aucune sorte ; je ne veux pas plus travailler sous le drapeau arc-en-ciel que sous les drapeaux d’autres mouvements. »
Il s’est également dit préoccupé par l’avenir du journal Bild. Si le journal continuait à se sentir l’obligé des « micro-milieux qui font du bruit » et des « élites commerciales internationales » au lieu de la majorité, cela représenterait une « menace mortelle pour le cœur de la marque ».
Source : Junge Freiheit, 11/08/2022. Traduction : AC
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