Le 25 août Twitter a bloqué deux sites, Politwoops – lequel permet de retrouver les tweets supprimés des hommes politiques dans une trentaine de pays, jusqu’à l’Égypte et le Vatican – ainsi que Diplotwoops, qui rend le même service pour les tweets des diplomates. Le premier avait été lancé en 2010 aux Pays-Bas, le second en 2014, les deux par la fondation néerlandaise Open State qui milite pour la transparence politique.
Les explications de Twitter tournent autour de la question du droit à l’erreur. « Imaginez comme ce serait stressant, voire même terrifiant, si tweeter était quelque chose d’irrévocable », s’interroge le réseau social dans un communiqué envoyé aux médias. Mais derrière les grandes déclarations éthiques, Twitter, dont la rentabilité est loin d’être acquise, craint de voir ses utilisateurs s’en détourner si le tweet, qui apparaît par essence comme l’expression fugace de l’écume du web, devient gravé dans le marbre sitôt publié. Le réseau social défend aussi l’égalité des utilisateurs, alors que Politwoops cible les politiciens et Diplotwoops les diplomates : « Supprimer un tweet est l’expression de la voix de l’utilisateur, et aucun utilisateur ne mérite cette capacité plus qu’un autre. »
Par la voix de l’un de ses fondateurs, Arjan el Fassed, Politwoops s’insurge contre la mainmise de Twitter sur l’information. Le site était en effet un précieux outil pour les journalistes, qui y repêchaient des tweets amusants voire révélateurs sur les hommes politiques. « Ce que les hommes politiques disent appartient à l’espace public et devrait être accessible à tout le monde », explique Arjan el Fassed, qui poursuit : « Les tweets supprimés sont un aperçu unique sur la manière dont ce que disent les hommes politiques peut changer ». La fondation Open State a affirmé rechercher divers moyens légaux ou technologiques pour contourner le blocage. Et maintenir le proverbe selon lequel les paroles s’envolent, mais les écrits restent. Y compris sur Twitter.