Depuis huit jours, le compte Twitter de l’Ojim est « restreint ». Il nous est impossible de savoir pourquoi, mais cette censure silencieuse arrive exactement au moment de la première audience du procès que nous intente Ramzi Khiroun ex chauffeur de DSK et porte parole du groupe Lagardère pour « injures publiques ». Coïncidence ?
Les faits
Depuis début octobre nous nous apercevons que notre compte Twitter qui a plus de 6500 abonnés est restreint sans avertissement. Nous envoyons aussitôt un message au centre d’assistance de Twitter :
“Bonjour, notre compte Ojim France est actuellement bloqué par vos services. Lorsque je clique sur “Appelez moi” pour le débloquer, il est indiqué “Sorry the request failed”. Nous vous remercions par avance de bien vouloir lever ce bloquage, je suis joignable en tant que de besoin pour cela. Cordialement, Claude Chollet, président de l’Ojim”
Les réponses ultérieures peuvent être ensuite de deux ordres. Ou bien « nous allons vous rappeler » et aucun appel ne vient. Ou bien « nous allons vous envoyer un SMS » et aucun texto ne vient alors que le numéro d’appel est valide
Les « explications » de Twitter trouvées sur leur centre d’assistance en français
« De nombreux pays, notamment les États‑Unis, disposent de lois susceptibles de s’appliquer aux Tweets et/ou au contenu des comptes Twitter. Nous sommes toujours soucieux de rendre nos services accessibles à tous. Toutefois, si une entité autorisée nous envoie une demande valide recevable, il peut nous incomber ponctuellement de restreindre l’accès à un contenu spécifique dans un pays donné. Ces restrictions seront limitées au pays duquel émane la demande légale valide ou à l’endroit où il est apparu que le contenu enfreint la législation locale.
La transparence est vitale pour protéger la liberté d’expression. Nous disposons donc d’une politique de notification relative aux contenus à accès restreint. Lorsque nous recevons des demandes de restriction de l’accès à un contenu, nous avertissons rapidement les utilisateurs concernés, sauf en cas d’interdiction (par exemple si nous recevons une décision de justice sous scellé). En outre, nous indiquons clairement, au sein du produit, tout contenu à accès restreint et publions les demandes de restriction de l’accès à du contenu sur Lumen, sauf en cas d’interdiction, comme indiqué ci‑dessus dans le cadre de la notification aux utilisateurs ».
Derrière la restriction, la censure ?
Reprenons les termes retrouvés sur Twitter : « Restriction de l’accès à un Tweet ou à un compte dans un pays : nous pouvons restreindre l’accès à un contenu spécifique dans un pays donné si nous recevons une demande valide recevable de la part d’une entité autorisée de ce pays. Par ailleurs, nous indiquons clairement au sein de notre produit lorsque l’accès à du contenu a été restreint ». Verbatim source Twitter.
Une « demande valide recevable de la part d’une entité autorisée » pour restreindre notre compte a‑t-elle été reçue ? Nous l’ignorons. Cette « entité autorisée » pourrait-elle être liée directement ou indirectement à Monsieur Ramzi Khiroun ou au groupe Lagardère » ? Nous l’ignorons. Quel pourrait être le motif de cette restriction ? Nous l’ignorons. Nous poursuivons nos investigations et saisirons notre avocat si nous restons sans réponses. À suivre…