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Twitter files, chasse aux « fake news » : collaboration d’ONG allemandes et américaines

3 mars 2023

Temps de lecture : 6 minutes
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Twitter files, chasse aux « fake news » : collaboration d’ONG allemandes et américaines

Temps de lecture : 6 minutes

Des « Twitter-leaks/fuites sur Twitter » montrent que certaines organisations non gouvernementales américaines et allemandes telles que le German Marshall Fund (GMF) influencent les élections en Allemagne, diffamant globalement les médias et les utilisateurs conservateurs.

L’exemple de la fausse désinformation russe sur Trump financée par le GMF

Comme l’heb­do­madaire Junge Frei­heit (JF) l’a précédem­ment relaté, les «Twit­ter-leak­s/­fuites sur Twit­ter » du jour­nal­iste Matt Taib­bi ont mon­tré que les Démoc­rates améri­cains avaient qual­i­fié l’en­quête du député des Répub­li­cains Devin Nunes, sur les écoutes télé­phoniques par le FBI de Don­ald Trump, de « dés­in­for­ma­tion russe », ce, sans aucune preuve à l’ap­pui. La seule source de ces affir­ma­tions étant le Hamil­ton 68 Dash­board (tableau ser­vant à l’analyse de don­nées, n.d.t.) de la plate-forme Alliance for Secur­ing Democ­ra­cy (ASD), financé par le Ger­man Mar­shall Fund.

Les financements du GMF, Soros encore et toujours

Le GMF reçoit annuelle­ment du gou­verne­ment fédéral alle­mand deux mil­lions d’eu­ros de sub­ven­tions. Par ailleurs, selon son pro­pre site inter­net, le GMF a reçu 1,1 mil­lion d’eu­ros de l’Open Soci­ety Foun­da­tion du mil­liar­daire George Soros entre 2017 et 2021. Dans son CV, la min­istre des Affaires étrangères, Annale­na Baer­bock (Verts), se présente fière­ment comme mem­bre du Ger­man Mar­shall Fund.

Le GMF est, entre autres, act­if en Europe de l’Est. En Hon­grie, par exem­ple, il a financé l’ONG Unhack Democ­ra­cy en 2022 afin de tra­vailler avec d’autres groupes dits « de la société civile » afin d’empêcher la réélec­tion du Pre­mier min­istre Vik­tor Orbán, comme s’en plaig­nait le jour­nal Század­vég dans une let­tre ouverte il y a un an. .

En Alle­magne aus­si, cer­taines organ­i­sa­tions agis­sent au ser­vice de la soi-dis­ant bonne cause. L’Alliance for Secur­ing Democ­ra­cy a tenu un tableau de bord des élec­tions alle­man­des en 2021 pour met­tre en garde con­tre la pré­ten­due « dés­in­for­ma­tion russe » en rap­port avec les élec­tions fédérales. S’adres­sant au créa­teur du tableau de bord Hamil­ton 68 2.0, Bret Schafer, Sud­ha David-Wilp, direc­trice du bureau du Ger­man Mar­shall Fund à Berlin, a remer­cié l’Open Soci­ety Foun­da­tion pour le généreux finance­ment qui a ren­du ce pro­jet possible….

Le rôle de l’Open Society et d’Anne Applebaum

L’Open Soci­ety Foun­da­tion dis­pose d’autres out­ils d’ag­i­ta­tion. L’In­sti­tut pour le dia­logue stratégique de Berlin, par exem­ple, a été financé à hau­teur de 2,6 mil­lions d’eu­ros de 2017 à 2021. En décem­bre 2017, la branche berli­noise de l’as­so­ci­a­tion Soros a pub­lié l’é­tude « Make Ger­many Great Again » (redonner à l’Alle­magne sa grandeur, n.d.t.) sur l’in­flu­ence pré­sumée de la droite et du Krem­lin sur les élec­tions fédérales de 2017. Impliquée dans l’é­tude, entre autres, la jour­nal­iste Anne Apple­baum, du Atlantic Mag­a­zine.

Mem­bre des groupes de réflex­ion du Con­seil des rela­tions étrangères et du Con­seil européen des rela­tions étrangères, Apple­baum est très en vue pour ce qui touche au con­flit ukrainien. Elle est mar­iée à l’eu­rodéputé polon­ais Radek Siko­rs­ki, qui a tweeté « Thank you USA » (« Mer­ci les Etats-Unis », n.d.t.) le lende­main de l’ex­plo­sion du Nord Stream. Apple­baum a dirigé le pro­gramme Are­na sur la pro­pa­gande au 21e siè­cle à la Lon­don School of Eco­nom­ics, dans le cadre duquel l’é­tude « Make Ger­many Great Again » a été lancée.

Le pro­gramme de recherch­es Are­na a été détaché de la Lon­don School of Eco­nom­ics pour être affil­ié à l’In­sti­tut Ago­ra de la Fon­da­tion Stavros Niar­chos de l’U­ni­ver­sité Johns Hop­kins à Bal­ti­more. Selon son pro­pre site web, Are­na tra­vaille avec l’ASD et le gou­verne­ment améri­cain, entre autres. La boucle est bouclée.

L’étude d’Anne Applebaum sur les élections fédérales n’est pas scientifique

Revenons à Apple­baum. L’é­tude de 2017 pré­tend être une analyse objec­tive et sci­en­tifique de «l’in­flu­ence du Krem­lin» sur les élec­tions fédérales alle­man­des,  util­isant une «méthodolo­gie mul­ti-sec­to­rielle inno­vante», une «analyse des médias soci­aux de pointe» avec « inves­ti­ga­tion d’un jour­nal­isme de ter­rain » et « exper­tise appro­fondie dans le domaine ». Cepen­dant, aucune méthodolo­gie empirique digne de ce nom ne ressort de l’é­tude. Aucune hypothèse nulle ni hypothèse alter­na­tive ne sont présen­tées. Il ne sem­ble pas y avoir eu d’ex­a­m­en par un col­lège de pairs, et encore moins d’é­tude en dou­ble aveu­gle qui exclu­rait les par­tis pris et les erreurs des auteurs. Il s’ag­it plutôt d’une chas­se aux exem­ples con­fir­mant les préjugés de ces derniers. Les médias grand pub­lic de gauche sont con­sid­érés comme intrin­sèque­ment fiables. Les médias en ligne et alter­nat­ifs sont qual­i­fiés de dis­trib­u­teurs de « fake news/fausses infor­ma­tions » sans aucune justification.

Sur Anne Apple­baum voir égale­ment L’Express ou l’anti-journalisme

Les médias de gauche pro-russ­es sont perçus de manière très dif­féren­ciée et pru­dente : Die Linke (La Gauche, par­ti poli­tique alle­mand ; n.d.t.) entre­tient une « rela­tion com­plexe » avec le Krem­lin, dit-on, tan­dis que les médias de droite et les politi­ciens de l’AfD (par­ti de droite pop­uliste et con­ser­va­teur, n.d.t) sont présen­tés comme des trolls russ­es et mis dans le même panier de manière totale­ment indif­féren­ciée. C’est ain­si que l’é­tude asso­cie le prin­ci­pal organe du mou­ve­ment de Trump en 2017, Bre­it­bart News, dans la même foulée, avec le site néon­azi The Dai­ly Stormer.

« Lutter contre les fake news » est un prétexte

Les auteurs de l’é­tude procè­dent de manière sim­i­laire avec les médias alle­mands ne se situ­ant pas à gauche. Ain­si, le jour­nal Junge Frei­heit est lui aus­si accusé, sans aucune preuve, d’avoir des « liens étroits avec le Krem­lin ». On pour­rait penser que tous les médias con­ser­va­teurs sont glob­ale­ment présen­tés comme étant con­trôlés par le Krem­lin – peut-être parce que bon nom­bre de leurs lecteurs lisent égale­ment Rus­sia Today et sont donc aveuglé­ment vilipendés comme étant des « robots et trolls russ­es » comme le mon­trent cer­taines fuites plus anci­ennes de Twitter.

Les fon­da­teurs du pro­gramme Are­na se sont engagés à lut­ter con­tre la « pro­pa­gande étrangère » et les « fake news/fausses infor­ma­tions », tout en tra­vail­lant avec le gou­verne­ment améri­cain et des ONG de gauche comme l’Al­liance pour la sécuri­sa­tion de la démoc­ra­tie du Ger­man Mar­shall Fund et l’Insti­tute for Strate­gic Dia­logue afin d’in­flu­encer les médias et les élec­tions en Allemagne.

(NB : Le Ger­man Mar­shall Fund of the Unit­ed States est une insti­tu­tion améri­caine qui vise à pro­mou­voir les rela­tions transat­lan­tiques, par le biais d’un impor­tant réseau d’ex­perts et de finance­ment de pro­jets. Bureau, entre autres, à Paris).

Source : Junge Frei­heit, 12/02/2023. Tra­duc­tion : AC. Cer­tains inter­titres sont de notre rédaction.

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