Des « Twitter-leaks/fuites sur Twitter » montrent que certaines organisations non gouvernementales américaines et allemandes telles que le German Marshall Fund (GMF) influencent les élections en Allemagne, diffamant globalement les médias et les utilisateurs conservateurs.
L’exemple de la fausse désinformation russe sur Trump financée par le GMF
Comme l’hebdomadaire Junge Freiheit (JF) l’a précédemment relaté, les «Twitter-leaks/fuites sur Twitter » du journaliste Matt Taibbi ont montré que les Démocrates américains avaient qualifié l’enquête du député des Républicains Devin Nunes, sur les écoutes téléphoniques par le FBI de Donald Trump, de « désinformation russe », ce, sans aucune preuve à l’appui. La seule source de ces affirmations étant le Hamilton 68 Dashboard (tableau servant à l’analyse de données, n.d.t.) de la plate-forme Alliance for Securing Democracy (ASD), financé par le German Marshall Fund.
Les financements du GMF, Soros encore et toujours
Le GMF reçoit annuellement du gouvernement fédéral allemand deux millions d’euros de subventions. Par ailleurs, selon son propre site internet, le GMF a reçu 1,1 million d’euros de l’Open Society Foundation du milliardaire George Soros entre 2017 et 2021. Dans son CV, la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock (Verts), se présente fièrement comme membre du German Marshall Fund.
Le GMF est, entre autres, actif en Europe de l’Est. En Hongrie, par exemple, il a financé l’ONG Unhack Democracy en 2022 afin de travailler avec d’autres groupes dits « de la société civile » afin d’empêcher la réélection du Premier ministre Viktor Orbán, comme s’en plaignait le journal Századvég dans une lettre ouverte il y a un an. .
En Allemagne aussi, certaines organisations agissent au service de la soi-disant bonne cause. L’Alliance for Securing Democracy a tenu un tableau de bord des élections allemandes en 2021 pour mettre en garde contre la prétendue « désinformation russe » en rapport avec les élections fédérales. S’adressant au créateur du tableau de bord Hamilton 68 2.0, Bret Schafer, Sudha David-Wilp, directrice du bureau du German Marshall Fund à Berlin, a remercié l’Open Society Foundation pour le généreux financement qui a rendu ce projet possible….
Le rôle de l’Open Society et d’Anne Applebaum
L’Open Society Foundation dispose d’autres outils d’agitation. L’Institut pour le dialogue stratégique de Berlin, par exemple, a été financé à hauteur de 2,6 millions d’euros de 2017 à 2021. En décembre 2017, la branche berlinoise de l’association Soros a publié l’étude « Make Germany Great Again » (redonner à l’Allemagne sa grandeur, n.d.t.) sur l’influence présumée de la droite et du Kremlin sur les élections fédérales de 2017. Impliquée dans l’étude, entre autres, la journaliste Anne Applebaum, du Atlantic Magazine.
Membre des groupes de réflexion du Conseil des relations étrangères et du Conseil européen des relations étrangères, Applebaum est très en vue pour ce qui touche au conflit ukrainien. Elle est mariée à l’eurodéputé polonais Radek Sikorski, qui a tweeté « Thank you USA » (« Merci les Etats-Unis », n.d.t.) le lendemain de l’explosion du Nord Stream. Applebaum a dirigé le programme Arena sur la propagande au 21e siècle à la London School of Economics, dans le cadre duquel l’étude « Make Germany Great Again » a été lancée.
Le programme de recherches Arena a été détaché de la London School of Economics pour être affilié à l’Institut Agora de la Fondation Stavros Niarchos de l’Université Johns Hopkins à Baltimore. Selon son propre site web, Arena travaille avec l’ASD et le gouvernement américain, entre autres. La boucle est bouclée.
L’étude d’Anne Applebaum sur les élections fédérales n’est pas scientifique
Revenons à Applebaum. L’étude de 2017 prétend être une analyse objective et scientifique de «l’influence du Kremlin» sur les élections fédérales allemandes, utilisant une «méthodologie multi-sectorielle innovante», une «analyse des médias sociaux de pointe» avec « investigation d’un journalisme de terrain » et « expertise approfondie dans le domaine ». Cependant, aucune méthodologie empirique digne de ce nom ne ressort de l’étude. Aucune hypothèse nulle ni hypothèse alternative ne sont présentées. Il ne semble pas y avoir eu d’examen par un collège de pairs, et encore moins d’étude en double aveugle qui exclurait les partis pris et les erreurs des auteurs. Il s’agit plutôt d’une chasse aux exemples confirmant les préjugés de ces derniers. Les médias grand public de gauche sont considérés comme intrinsèquement fiables. Les médias en ligne et alternatifs sont qualifiés de distributeurs de « fake news/fausses informations » sans aucune justification.
Sur Anne Applebaum voir également L’Express ou l’anti-journalisme
Les médias de gauche pro-russes sont perçus de manière très différenciée et prudente : Die Linke (La Gauche, parti politique allemand ; n.d.t.) entretient une « relation complexe » avec le Kremlin, dit-on, tandis que les médias de droite et les politiciens de l’AfD (parti de droite populiste et conservateur, n.d.t) sont présentés comme des trolls russes et mis dans le même panier de manière totalement indifférenciée. C’est ainsi que l’étude associe le principal organe du mouvement de Trump en 2017, Breitbart News, dans la même foulée, avec le site néonazi The Daily Stormer.
« Lutter contre les fake news » est un prétexte
Les auteurs de l’étude procèdent de manière similaire avec les médias allemands ne se situant pas à gauche. Ainsi, le journal Junge Freiheit est lui aussi accusé, sans aucune preuve, d’avoir des « liens étroits avec le Kremlin ». On pourrait penser que tous les médias conservateurs sont globalement présentés comme étant contrôlés par le Kremlin – peut-être parce que bon nombre de leurs lecteurs lisent également Russia Today et sont donc aveuglément vilipendés comme étant des « robots et trolls russes » comme le montrent certaines fuites plus anciennes de Twitter.
Les fondateurs du programme Arena se sont engagés à lutter contre la « propagande étrangère » et les « fake news/fausses informations », tout en travaillant avec le gouvernement américain et des ONG de gauche comme l’Alliance pour la sécurisation de la démocratie du German Marshall Fund et l’Institute for Strategic Dialogue afin d’influencer les médias et les élections en Allemagne.
(NB : Le German Marshall Fund of the United States est une institution américaine qui vise à promouvoir les relations transatlantiques, par le biais d’un important réseau d’experts et de financement de projets. Bureau, entre autres, à Paris).
Source : Junge Freiheit, 12/02/2023. Traduction : AC. Certains intertitres sont de notre rédaction.