Une photo, et une légende. Trois mots : “Four more years”. Tout Twitter est là: 140 signes maximum, un format plus adapté à des chanteurs qui veulent entretenir le contact avec leurs fans qu’à la parole d’un président ? C’est pourtant ainsi qu’Obama a annoncé sa victoire, par ces trois mots (15 signes) accompagnant les photos d’un hug avec son épouse. Message qui a été retweeté 200.000 fois dans le quart d’heure qui a suivi. Une évolution car dans l’histoire (encore récente) de Twitter, les vedettes sont habituellement Lady Gaga ou le chanteur pour midinettes Justin Bieber (autour de 30 millions de followers chacun, contre un peu moins de 20 millions pour Obama).
Même si ce tweet a évidemment été suivi d’un discours de victoire plus élaboré, et télédiffusé, Internet fait maintenant jeu égal avec la télévision. En 2004, Howard Dean, candidat à la primaire démocrate, fut le premier à systématiser l’utilisation d’Internet pour sa campagne. Obama a suivi cet exemple en 2008, ce qui lui a permis de réussir une très large mobilisation de la base (en particulier des jeunes) et de gagner, non seulement la primaire démocrate, mais la présidentielle. En 2012, la vedette est un avatar d’Internet, Twitter, dont la croissance est exponentielle. Le nombre de followers d’Obama, comme celui des chanteurs Lady Gaga ou Justin Bieber, a pratiquement doublé depuis l’an dernier (avec dans tous les cas une forte proportion de faux followers). Gageons que la prochaine élection présidentielle française verra aussi Twitter s’imposer, l’usage des nouvelles technologies et des réseaux sociaux suivant en France le modèle américain, avec quelques années de retard.
Crédit photo : Twitter@BarackObama