Vous connaissez les trolls ? Créatures surnaturelles de la mythologie scandinave, ils sont présents dans les forêts, les montagnes, là où ne vont pas les hommes. Géants bonhommes voire bienfaisants, ils ont été démonisés par le christianisme. Twitter suit le même mouvement.
Twitter et la censure
Le réseau social revendique plus de 330 millions d’utilisateurs actifs en avril 2018. L’extension du tweet de 140 à 280 signes a incontestablement permis une augmentation du nombre d’utilisateurs et du nombre de tweets. Fin février 2018 nous signalions que Twitter voulait renforcer sa politique de censure, encouragé pour cela par l’Union Européenne. Pour ce faire, Twitter innove.
Shadow banning
Le bannissement dans l’ombre, telle pourrait être la traduction de cet étrange shadow banning que Twitter a mis en place. La raison invoquée ce sont les trolls dont nous parlions plus haut. Ceux qui perturbent le réseau social comme le dit David Gasca de Twitter « Un très petit nombre de comptes représente la majorité des personnes signalées pour harcèlement, mais beaucoup de comportements dénoncés ne sont pas contraires à nos règles ». Dixit le chef Twitter.
Vous suivez ? Twitter a des règles, vous les suivez, que se passe-t-il ? Et bien le gentil David le précise : « désormais Twitter va utiliser un certain nombre de signaux afin de déterminer la nocivité de certains utilisateurs. Si leur comportement est problématique, même s’il n’enfreint pas les règles du réseau social, leurs tweets seront placés plus bas dans les résultats de recherche ou les recommandations des algorithmes de Twitter. Ces contenus ne violent pas les règles de Twitter, ils ne seront donc pas retirés de nos pages… Le résultat est que les personnes contribuant à une discussion saine seront plus visibles que les autres ».
Résumons : vous avez un comportement qui suit les règles de Twitter mais qui est malsain quand même. Gentil Twitter ne supprime pas votre compte, non, il le met aux oubliettes. Vos tweets sont dans un cul de basse fosse où éventuellement un rat curieux pourra les voir. Le plus joli ? Vous n’êtes pas forcément prévenu. À la limite vous tweetez pour vous-même, vous êtes devenu invisible et illisible. Vous avez dit totalitarisme ? Vous avez un comportement malsain.
Merci à Lucie Ronfaut du Figaro dont le papier du 17 mai a inspiré cet article.