La communication d’un parti est basée sur des éléments de langage, définis en réunion, à l’écart de la presse, éléments qui sont ensuite martelés lors des déclarations aux différents médias : cette stratégie de communication commune a volé en éclats la semaine dernière lors de l’élection du dirigeant de l’UMP.
Les premières rumeurs de fraude à Nice ont filtré sur Internet l’après-midi même du scrutin, et après de longues heures de confusion, la proclamation unilatérale de sa propre victoire par Jean-François Copé vers 23h30 a mis le feu aux poudres.
Au fil des jours, l’escalade verbale n’a plus cessé : on a d’abord parlé de « capharnaüm », puis Bernard Debré a déclaré : « L’UMP est malade », ensuite Éric Ciotti a repoussé l’offre de vice-présidence faite par Jean-François Copé à François Fillon en la qualifiant de « grotesque ».
En milieu de semaine, les accusations de tricheries ont fait passer un cap supplémentaire aux invectives : à une accusation de « turpitudes » fut répliqué par le terme de « mafia » : le point de non-retour était atteint.
La grande nouveauté par rapport à la crise du congrès du PS en 2008 à Reims, puisque cette comparaison a été faite par de nombreux commentateurs, c’est l’apparition de Twitter.
Ces propos de plus en plus violents ont été parfois émis, puis repris sur Twitter, répercutés des milliers de fois, commentés, brocardés, moqués, ce qui a amplifié leur violence initiale ; à Reims, le PS avait tout réglé en interne, ce qui a limité l’impact médiatique des tensions pourtant perceptibles qu’il traversait.
À l’inverse, les usagers des réseaux sociaux ont tourné la situation en dérision, avec des jeux de mots, des parodies de logo de l’UMP, des détournement de vidéos (le “lip-dub” de l’UMP, la scène de colère d’Hitler dans le film « La Chute » avec des sous-titres moqueurs pour l’UMP, etc…), ajoutant le ridicule, voire l’humiliation à cette crise, ce qui a versé encore plus d’huile sur le feu… Twitter est devenu un média à part entière.
Crédit photo : UMP Photos via Flickr (cc)