Un « amendement Charb », du nom du dessinateur de Charlie Hebdo tué le 7 janvier dernier, a été adopté par le Sénat ce jeudi dans le but de soutenir la presse.
Sans doute guidé par l’émotion, qui n’est toujours pas retombé, le Sénat a voté cet amendement à l’unanimité. Fait rare ! Mais quel sénateur aurait pris le risque de passer pour un sans cœur ?
L’amendement prévoit des réductions d’impôts de 30 % à 50 % pour les particuliers qui souhaiteraient souscrire au capital d’un groupe de presse : 30 % pour des investissements jusqu’à 2 000 euros ; 50 % pour les entreprises de « presse solidaire » (statut pour les médias dont les actionnaires reversent leurs dividendes à l’entreprise).
Le projet était porté par le groupe communiste, qui avait déposé l’amendement au Sénat le 12 janvier, juste après la tuerie perpétrée contre Charlie Hebdo. « Ils ont voulu tuer la liberté de la presse, répondons par la liberté de la presse. J’en fais le serment, nous ferons adopter l’amendement Charb ! », avait scandé Pierre Laurent, secrétaire du Parti communiste français – comme si la presse n’était pas déjà assez aidée et gavée de subventions.
Cette disposition était « une demande de Charb et Charlie Hebdo » faite début décembre, lors de l’examen de la loi en décembre à l’Assemblée, a précisé M. Laurent. « C’est une forme d’aide au financement participatif » qui aide « les jeunes entreprises de presse qui veulent se lancer », a pour sa part salué la ministre de la Culture, Fleur Pellerin.
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