C’est devenu le nouveau Saint Graal des médias de grand chemin, apparaître comme un grand défenseur de la “liberté d’expression”, de la “liberté de la presse”, dès lors, bien évidemment, qu’il s’agit de “leur” liberté. Dans cette lutte acharnée, il faut sans cesse innover, et c’est désormais l’idée d’un “Centre pour la liberté de la presse” qui va être mise en pratique.
Une idée issue du Prix Bayeux-Calvados-Normandie
Le “Prix Bayeux-Calvados-Normandie des correspondants de guerre” met tous les ans depuis plus de 20 ans, le journalisme de guerre sur le devant de la scène.
L’idée y a été évoquée, dès les années 1990, d’installer un “Centre pour la liberté de la presse” à Bayeux, en partenariat avec Reporters Sans Frontières (RSF).
Finalement oubliée quelque temps, cette idée a refait surface lors de la 25e édition du Prix Bayeux, en 2018. Confirmée en 2019 puis à l’occasion de l’édition 2020 qui vient de se terminer, le projet pourrait désormais devenir réalité d’ici 2023.
De poste de police à Centre pour la liberté de la presse
C’est un bâtiment emblématique qui a été choisi pour ce centre, celui d’un ancien poste de police opérationnel jusqu’en 2009, et servant de prison au XIXe siècle. Le tout, place de la Liberté, on ne plaisante pas avec les symboles quand il s’agit de la liberté de la presse !
Ce centre, dont le nom définitif ne semble pas encore avoir été tranché puisqu’on parle de “Centre international du journalisme et de la liberté de la presse” par ci, ou de “Maison du journalisme de guerre” par là, sera un “lieu dédié à la liberté de la presse, au journalisme de guerre et à l’éducation aux médias”, à mi-chemin entre musée et lieu de rencontres. L’idée est que ce soit le symbole de Bayeux, comme “capitale mondiale du reportage de guerre”, rien que ça !
Un projet à 13 millions d’euros financé par l’Union européenne
Pour ce projet, la ville de Bayeux compte sur la généreuse Union européenne et son “fonds de relance de la culture et du patrimoine” qui pourrait financer 80 à 100% de ce monument à 13 millions d’euros.
Voilà donc un beau projet à quelques millions qui devrait très certainement améliorer la sécurité sur le terrain des reporters de guerre. Il existe un projet concurrent mais dans la même ligne, porté par la mairie de Paris et par Médiapart dont ne nous connaissons pas les suites : la Maison des médias.