Le 6 août 2020, le Huffpost reprend et développe une dépêche de l’AFP, au sujet de Michelle Obama, dans un contexte d’offensive généralisée en faveur de Joe Biden, dans le cadre de la campagne présidentielle américaine. Barack Obama a dit toute son inquiétude au sujet du président en titre des États-Unis, alors Michelle se livre pour peser dans la balance électorale. Le Huffpost relaie.
Titre aguicheur accompagnée d’une photo faisant sérieux : « Michelle Obama souffre d’une légère dépression à cause de la crise et du racisme ». Une information mondiale de la plus haute importance que le Huffpost, soucieux de sujets capitaux, traite avec hauteur de vue.
Larme et larmichette
Pourquoi est-elle déprimée ?
C’est « en raison du confinement dû à la pandémie de covid-19 ». Il est en effet aisé d’imaginer que le logement de la famille Obama, depuis leur départ de la Maison Blanche, gêne la vie de la famille durant le confinement. D’ailleurs, cet article de Paris Match le démontre sans peine. Des photos à ne manquer sous aucun prétexte… Notons que le Huffpost ne bénéficie pas de toutes les informations puisqu’il indique que « Michelle et Barack Obama, le premier président noir des États-Unis, sont restés à Washington après leur départ de la Maison Blanche en janvier 2017. »
Il y a des symptômes qui ne trompent pas et, soucieuse de pudeur, Madame Obama n’entre pas trop dans les détails de sa vie privée : « Je me réveille en pleine nuit parce que quelque chose me préoccupe, ou parce que je ressens un poids. J’essaie de faire du sport, mais il y a des périodes pendant cette quarantaine où je n’avais juste pas le moral. »
Elle passe par « ces hauts et ces bas émotionnels que tout le monde ressent », périodes où « on ne se reconnaît pas »
Cependant le covid n’est pas la seule raison de cette petite déprime qui inquiète la planète entière. Il y aurait plus grave, bien plus grave :
Elle évoque son âge, 56 ans, indique que « ce n’est pas une époque où l’on s’épanouit spirituellement » mais ne donne pas de précision particulière sur cet indice pourtant de haute importance.
Puis elle précise que le covid et la quarantaine ne sont pas l’élément le plus important de sa « légère dépression ». Le vrai souci c’est « à cause des luttes raciales. Et voir cette administration, voir son hypocrisie, jour après jour, c’est démoralisant » (ici, Michelle Obama n’évoque pas la promesse faite par son mari de réduire les interventions militaires américaines durant son mandat, promesse non tenue : sa présidence ayant été l’une des plus interventionnistes. Il était cependant devenu prix Nobel de la paix avant même de réellement gouverner, sur la simple base de sa couleur de peau, ndr).
Michèle, Michelle, ma belle (citation des Beatles)
Michelle Obama a aussi expliqué qu’il est « épuisant de se réveiller et de voir encore une nouvelle histoire sur un homme noir ou une personne noire étant déshumanisée, blessée, tuée, ou faussement accusée. Et cela mène à un fardeau que je n’ai pas ressenti depuis un moment dans ma vie ». Il est vrai que si ces pensées sombres s’ajoutent à des pensées identiques concernant les personnes autres que noires, nombreuses à subir les mêmes souffrances dans le monde, les réveils de Madame Obama doivent être difficiles.
Néanmoins, avec un peu d’allant, l’ancienne première dame des États-Unis a aussi indiqué : « Nous sommes à un moment unique de notre histoire. Nous traversons quelque chose que personne de notre vivant n’a vécu ». Mots creux et petites émotions électoralistes, quand vous nous tenez…