Depuis 1987, un homme écumait les festivals de musique en se faisant passer pour un journaliste de France Culture, rapporte L’Express.
Aujourd’hui, à 55 ans, celui-ci a été démasqué. Employé de voirie à la mairie de Paris, il vivait dans l’isolement le plus total. Ce jeudi 13 novembre, il a été déclaré coupable d’escroquerie et d’usurpation d’identité. Alain Souchon, Laurent Voulzy, Julien Clerc, Maxime Le Forestier… beaucoup se sont laissés piéger.
À défaut d’avoir de « vrais amis », « le but, c’était de rencontrer des vedettes », reconnaît-il. Se disant « assez stressé et angoissé par la vie », l’homme explique que « le fait d’aller rencontrer des stars, ça (le) désinhibait ». « Ça me faisait du bien psychologiquement », ajoute-t-il.
Se rendant sur son temps libre aux différents festivals de musique, il se faisait payer, sous un faux nom, ses frais de transport (en seconde classe) et d’hébergement (dans des hôtels bas de gamme) par les organisateurs. Son magnétophone à la main, il enregistrait les stars, parfois en anglais, et gardait les cassettes dans son appartement en « souvenir ».
Et lorsqu’on lui demandait sa carte de presse, celui-ci parvenait toujours à s’éclipser discrètement, voire à montrer les badges des autres festivals en guise de patte blanche. Le manège a duré jusqu’en 2010, date de sa garde à vue. Un moment qui reste, pour lui, un traumatisme.
À la barre, celui-ci a confié avoir « toujours eu envie de devenir journaliste » mais a déploré le fait que « ça n’a jamais fonctionné » malgré quelques piges. Fondant en larmes, il lâche : « Je n’ai voulu faire de mal à personne. » Devant la scène, la procureure Solène Dubois a jugé qu’il était « difficile de ne pas avoir de la compassion » devant cet homme qui vit « une grande partie de sa vie par procuration ».
Le prononcé de la peine sera connu le 4 juin 2015. Le prévenu devra d’ici là verser 2 000 euros de dommages et intérêts et 500 euros de frais de justice à Radio France. « Si tout se passe bien, on pourra envisager une dispense de peine », a déclaré le président de la 13ème chambre correctionnelle. Et le quinquagénaire de répondre : « Je vous remercie M. le président, je peux payer tout de suite si vous voulez. »
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