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Un grand prix de la micro-nouvelle en 2022

24 janvier 2022

Temps de lecture : 4 minutes
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Un grand prix de la micro-nouvelle en 2022

Temps de lecture : 4 minutes

Les éditions de la Nouvelle Librairie lancent une initiative originale, un prix de la micro-nouvelle. Nous avons posé quatre questions à un de ses initiateurs Grégory Roose sur cette création.

Le genre de la nou­velle en France — con­traire­ment aux anglo-sax­ons — sem­ble délais­sé en France ? En voyez-vous les raisons? 

Je fais égale­ment ce con­stat, mais je ne le com­prends pas ! L’heure est au bref, au con­cis. Les gens n’ont presque plus de temps de cerveau disponible, aspirés par les écrans et le monde dig­i­tal qui dis­persent leur atten­tion. La grande époque de la nou­velle française a dis­paru et pour­tant, ce genre lit­téraire est par­faite­ment adap­té à notre époque : un réc­it fic­tif bref com­por­tant une poignée de per­son­nages et se ter­mi­nant par une chute sur­prenante. Tous les ingré­di­ents du roman s’y trou­vent de manière con­den­sée et une nou­velle bien écrite peut trans­porter  le lecteur aus­si loin que le fait son grand frère. Quant à la micro­nou­velle, dont le Pre­mier Grand Prix a été lancé le 15 jan­vi­er 2022, c’est un genre lit­téraire encore plus réduit et sur­prenant à bien des égards.

Pourquoi une micro­nou­velle et pas une nou­velle classique? 

Le temps des lec­tures inter­minables au coin du feu se fait rare et la micro­nou­velle, inter­lude lit­téraire d’une rare puis­sance, apporte quelques instants d’intensité furtive dans nos exis­tences d’esclaves du numérique. La micro­nou­velle est un genre lit­téraire mécon­nu dont l’objet est de racon­ter une his­toire en prose dans un nom­bre très lim­ité de car­ac­tères : 1000 signes (pas 1000 mots !). A l’in­star de la nou­velle clas­sique, sa chute peut sur­pren­dre le lecteur, l’émouvoir, le faire réfléchir ou être sim­ple­ment esthé­tique. Dans tous les cas, elle doit sus­citer chez lui une intense émotion.

Si les gens sont capa­bles de pass­er des heures à lire des pub­li­ca­tions sur les réseaux soci­aux, ils peu­vent se libér­er un peu de temps pour lire, voire écrire, quelques frag­ments lit­téraires qui nour­riront bien davan­tage leur esprit. C’est le pari que se sont lancés les organ­isa­teurs du Grand prix de la micronouvelle.

Atten­dez-vous des répons­es d’au­teurs con­fir­més, de débu­tants absolus?

Ce pre­mier Grand Prix de la Micro­nou­velle a pour final­ité de faire la pro­mo­tion de ce genre lit­téraire mécon­nu qui peut devenir, dans un con­texte de raré­fac­tion du temps de cerveau disponible, un out­il essen­tiel de dif­fu­sion et de pro­mo­tion de la lit­téra­ture brève, mais intense. Il a été créé à l’attention des écrivains en herbe, con­fir­més ou qui s’ignorent, car con­traire­ment à ce que son for­mat très court laisse paraître, il n’est pas si sim­ple de rédi­ger une bonne micro­nou­velle ! C’est donc un véri­ta­ble défi pour les auteurs con­fir­més et une oppor­tu­nité, pour les auteurs débu­tants ou qui souhait­ent le devenir, de rédi­ger une œuvre lit­téraire sans y pass­er deux à trois ans de sa vie comme c’est sou­vent le cas pour la rédac­tion d’un pre­mier roman.

Qui sélec­tion­nera les meilleures nou­velles et quelle sera leur récompense? 

Toutes les œuvres seront lues par un comité de sélec­tion, présidé par Six­tine Jeay, qui choisira celles qui seront pub­liées dans un recueil de micro­nou­velles édité par La Nou­velle Librairie. C’est par­mi ces œuvres sélec­tion­nées que le jury choisira sept final­istes, dont le lau­réat du grand prix de la micro­nou­velle 2022 qui rem­portera un prix de mille euros et de nom­breux lots à partager avec les final­istes. L’i­den­tité des mem­bres du Jury, que j’ai l’hon­neur de présider, sera dévoilée tout au long de l’an­née, mais je peux déjà vous dire qu’il y aura de belles plumes, comme Julien Rochedy ou Romain Guérin. Nous avons déjà reçu des dizaines de par­tic­i­pa­tions provenant majori­taire­ment de France, bien-sûr, mais égale­ment du Québec, de Bel­gique, de Suisse et… de l’île Maurice.

J’in­vite donc tous les lecteurs de l’O­JIM à par­ticiper à ce grand prix en pro­posant leurs œuvres !

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