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Un journaliste de gauche et ses 700 viols, silence des médias

5 décembre 2024

Temps de lecture : 3 minutes
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Un journaliste de gauche et ses 700 viols, silence des médias

Temps de lecture : 3 minutes

Si vous n’avez pas vu le nom de Jean-Philippe Desbordes dans la presse, c’est normal.

Le mot « omer­ta » est sou­vent employé, par­fois à out­rance, pour qual­i­fi­er le silence des médias de grand chemin sur cer­tains sujets. Cepen­dant, s’il est un mot qui con­vient pour qual­i­fi­er le silence assour­dis­sant de la presse à pro­pos de la con­damna­tion qui vient d’être pronon­cée à l’encontre de Jean-Philippe Des­bor­des, c’est bien celui-là.

Jean-Philippe Desbordes, tortures et barbarie

Si vous n’avez pas vu le nom de Jean-Philippe Des­bor­des dans la presse, c’est nor­mal. Lorsque l’on tape son nom sur Google les références ne sont pas nom­breuses. Trois arti­cles pub­liés par France 3 Régions, La Dépêche et ELLE, nous appren­nent que cet ancien jour­nal­iste vient d’être con­damné, le 22 novem­bre 2024, à vingt ans de prison pour viol, actes de tor­tures et de bar­barie sur les trois filles de son anci­enne compagne.

L’affaire remonte à sep­tem­bre 2020, date à laque­lle Des­bor­des est mis en cause dans plus de 700 vio­ls qu’il aurait com­mis sur les filles de son anci­enne com­pagne. Ces vio­ls auraient été accom­pa­g­nés d’actes de tor­ture et de bar­barie. L’accusé a tou­jours nié les faits ; si les vic­times par­lent avec pré­ci­sion des sévices qu’elles ont subi, évo­quant des humil­i­a­tions mul­ti­ples et répétées, Des­bor­des lui par­le d’un « ressen­ti » des victimes.

Les psy­cho­logues mobil­isés dans l’affaire par­lent de l’accusé comme d’un être manip­u­la­teur ayant une haute idée de sa per­son­ne, selon ce que rap­porte Elle.

Journaliste à France Inter et Libération

L’affaire n’est pas banale. Qu’elle soit l’objet d’un tel silence, surtout à l’heure de l’affaire Dominique Péli­cot, a de quoi sur­pren­dre. Est-ce le CV de l’accusé qui pousse les médias, pour­tant friands de ce genre d’histoires, au silence ? En effet Jean-Philippe Des­bor­des n’est pas n’importe qui. Il a été, durant des années, jour­nal­iste dans les plus grandes rédac­tions du pays. Radio France, France Inter, Le Canard enchaîné, Libéra­tion, le par­cours de Des­bor­des est celui du par­fait jour­nal­iste de gauche. Mis à part les trois médias cités plus haut ain­si que CNews, aucun média n’a daigné faire une ligne ou un sujet sur cette affaire.

Silence de Libération

Si ce silence ne sur­prend qu’à moitié lorsqu’on voit qui est l’accusé, il n’en reste pas moins scan­daleux. Com­ment Libéra­tion, pour ne citer que lui, pour­ra con­tin­uer à se faire l’avocat de « toutes les vic­times » lorsqu’il passe sous silence la souf­france de ces trois jeunes filles sous pré­texte que le vio­leur est un ancien de la mai­son ? Dans une péri­ode mar­quée par la manière dont sont accusés, à juste titre, les vio­leurs de Mazan d’être dans le déni de ce qu’ils ont fait, les médias passent sous silence le déni de cet ancien jour­nal­iste. Com­ment jus­ti­fi­er ce tel décalage ?

Nous le con­sta­tons donc avec regret, il y a les bonnes et les mau­vais­es affaires. Les bonnes sont celles qui fer­ont de bonnes unes et des bonnes audi­ences. Les mau­vais­es sont celles qui pour­raient éclabouss­er le jour­nal, la chaîne ou la sta­tion. C’est ce genre de cou­ver­ture à géométrie vari­able de l’actualité qui vaut à une cer­taine presse d’être vic­time d’une défi­ance tou­jours croissante.

Voir aus­si notre dossier : Libéra­tion et la pédophilie, une longue his­toire, pre­mière partie

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