Le 2 mars dernier, France 2 diffusait durant son JT un reportage sur « le filon juteux de la photographie amateur ».
Celui-ci montrait comment des photographes amateurs inscrits sur Instagram étaient repérés par des entreprises désireuses d’exploiter leurs photographies contre des avantages, la plupart du temps en nature. Ainsi l’instagrammeur « Qorz » s’est-il vu offrir un séjour de trois semaines en Californie en échange de l’utilisation commerciale de certaines de ses images.
Ce reportage de 4 minutes aura suffit à indigner plus d’un photographe professionnel, accusant le service public de faire la promotion de ces pratiques, comme le déplore la photographe Chloé Vollmer-Lo sur son blog : « Quand le service public fait l’apologie de l’utilisation d’images amateur dans un cadre commercial sans rémunération, à des heures de grande écoute, […] ça me révolte. »
« Ce reportage ne survient pas dans un contexte neutre : la concurrence des amateurs qui cassent les prix (quand ils se font payer) est déjà un réel problème pour les pros… Sans compter que la prolifération de “fauxtographes” contribue à déséduquer le regard et à baisser l’exigence de qualité photographique », ajoute-t-elle.
Le 4 mars dernier, l’Union des photographes professionnels (UPP) a envoyé à France 2 un courrier pour reprocher à la chaîne le traitement incomplet du sujet et l’angle biaisé qui veut faire passer le phénomène pour « un filon juteux » alors qu’il ne s’agit ni plus ni moins pour elle que de « travail dissimulé ».
Crédit photo : simsa.dsu.dal.ca (DR)