Suite à un article du 29 janvier 2014 intitulé « La France doit mieux prévenir les risques de l’islam radical », une journaliste de La Croix a été convoquée à la DCRI.
L’article en question relatait un rapport demandé par le Premier ministre au secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale. Il faisait état des grandes lignes de ce rapport, qui visait à mieux repérer et prévenir la radicalisation de certains jeunes tentés par le djihad islamique.
Un rapport classé secret défense, ce que prétendent ignorer le quotidien d’information catholique et sa journaliste – bien qu’en général, la mention « Secret défense » est clairement visible sur ce genre de documents. La divulgation de son contenu constituant un délit passible de cinq ans de prison, la journaliste auteur de l’article, Anne-Bénédicte Hoffner, a donc été convoquée à la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur) et menée en salle d’interrogatoire afin d’expliquer comment elle a obtenu le rapport. Selon La Croix, celle-ci a « rappelé à ses interlocuteurs que la loi l’autorisait à protéger ses sources ».
Sur Médiapart, elle raconte : « Le but était de m’impressionner. L’un des policiers m’a dit : “La prochaine fois que vous aurez accès à des informations, vous vous souviendrez de nous.” »
« La Croix se veut toujours attentive aux conséquences des informations qu’elle publie, pour les personnes, pour les institutions, pour la société et pour l’État. En rendant compte de ce rapport sur l’islamisme, notre journaliste ouvrait des pistes de réflexion utiles au débat. Et faisait pleinement son travail. Telle est notre réponse à cette convocation », se justifie la directrice du journal, Dominique Quinio, dans un billet publié ce mardi.
Crédit photo : capture d’écran la-croix.com