Ebra Umar, journaliste néerlandaise d’origine turque, a été interpellée dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 avril par la police turque à Kusadasi, à l’ouest du pays.
Celle-ci avait publié, plus tôt, une série de tweets critiquant ouvertement le président Erdogan. Ces tweets étaient issus d’une chronique écrite par la journaliste dans le journal Métro néerlandais. Elle y citait notamment un courriel envoyé par le consulat général turc à Rotterdam à destination de la communauté turque de la région où il lui était demandé de signaler tous les propos insultants envers l’homme fort d’Ankara sur les réseaux sociaux.
Juste après son interpellation, Ebru Umar a été emmenée à l’hôpital pour un examen médical avant d’être conduite devant des procureurs, a‑t-elle commenté, toujours sur son compte Twitter. D’après l’agence de presse néerlandaise ANP, le ministère néerlandais des Affaires étrangères suit l’après de près, de même que l’ambassade des Pays-Bas en Turquie, qui a « contacté personnellement la journaliste après son arrestation ».
La journaliste va probablement être jugée pour injure au chef de l’État, une pratique de plus en plus courante depuis l’élection de Recep Tayyip Erdogan à la présidence en août 2014. Depuis son arrivée au pouvoir, 2 000 procédures judiciaires ont été lancées contre des journalistes, des artistes et même de simples civils.
Dear WORLD. Thanks again for your tremendous support today. I may joke about my situation but I sure realize it’s pending threat. Thank you.
— Ebru Umar (@umarebru) 27 avril 2016