Première diffusion le 20 mars 2023
Désolés pour l’anglicisme, l’expression anglo-saxonne pour désigner les pseudo dénicheurs de fausses nouvelles s’est imposée dans le langage courant. Mais que cache cette expression ?
2001, une année charnière
2001 est une année importante dans l’histoire du fact-checking. C’est celle de la création de spinsanity, premier site internet ayant eu pour mission de vérifier l’exactitude factuelle des contenus politiques — la porte ouverte à un journalisme de genre nouveau qui n’en finit plus d’avoir le vent en poupe depuis. De nos jours, journaux, sites d’information et chaînes TV ne peuvent prétendre à la respectabilité que s’ils comptent dans leur rang un bataillon de fact-checkers. Ces deniers sont là pour épier la moindre déclaration des responsables politiques, valider ou plus souvent discréditer des propos sortant des sentiers battus, distribuer les bons et les mauvais points aux uns et aux autres. Ils sont l’autorité morale et pseudo-scientifique dont les médias ne peuvent plus se passer.
2016, le point de bascule
Plongé pendant deux ans dans la propagande à fins bio-sécuritaires et désormais dans une phase qui signe le retour de la propagande de guerre, nous avons tendance à oublier à quel point ce qui s’est passé pendant l’ère Trump en termes d’information et de journalisme est absolument capital.
La campagne américaine de 2016 et le mandat de Trump ont été un véritable catalyseur de l’utilisation du fact-checking dans les médias. C’est à cette époque que le qualificatif de fake-news a débuté une carrière qui dure toujours, que les GAFAM sont entrés de manière massive dans le jeu politique et que le fact-ckecking est devenu une étape incontournable du travail de tous les organes de presse dominants.
Au lendemain de l’élection remportée par Donald Trump, l’International Fact-Checking Network (IFCN) propose publiquement son concours à Facebook pour œuvrer à la lutte contre la propagation des fake-news. Un mois plus tard, l’IFCN et Facebook signent un partenariat prévoyant de sous-traiter la vérification des contenus relayés sur Facebook à des organisations de fact-checkers dépendant de l’IFCN. De la sorte, le géant américain se dégage de toute responsabilité, alors que les fact-checkers mettent la main sur des nouvelles sources de revenus. Le rôle de ces derniers s’est considérablement renforcé depuis 2016.
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