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Une semaine maudite pour le gouvernement, bénie pour l’extrême gauche

30 novembre 2020

Temps de lecture : 9 minutes
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Une semaine maudite pour le gouvernement, bénie pour l’extrême gauche

Temps de lecture : 9 minutes

Le débat parlementaire sur la loi de « sécurité globale » a ouvert une séquence médiatico-politique que le gouvernement doit espérer oublier rapidement. L’extrême gauche ne pouvait par contre espérer meilleur alignement des planètes.

L’article 24 du projet de loi sur la « sécurité globale »

Le fameux arti­cle 24 du pro­jet de loi appelé de « sécu­rité glob­ale » inter­dis­ant la dif­fu­sion d’images de policiers cor­re­spond sans nul doute à une volon­té du min­istre de l’intérieur de redor­er le bla­son du gou­verne­ment auprès des forces de l’ordre. Des forces de l’ordre mis­es à l’épreuve tant par la mon­tée de la délin­quance que par le bilan calami­teux de son prédécesseur, Christophe Cas­tan­er, l’homme qui voulait s’agenouiller.

Il n’en demeure pas moins que la polémique née de deux « bavures » com­mis­es par des policiers cette semaine a totale­ment fait oubli­er une autre moti­va­tion de Gérald Dar­manin : celle de met­tre un terme à la sur­ex­po­si­tion mal­saine des policiers en ser­vice sur les réseaux sociaux.

Manifestation des clandestins place de la République : une opération des no border réussie à 100%

L’occupation le 23 novem­bre 2020 de la place de la République à Paris par des clan­des­tins a une nou­velle fois mis en lumière la maes­tria de l’extrême gauche dans l’utilisation de l’agit-prop, l’agitation et la pro­pa­gande. Car c’est bien la médi­ati­sa­tion que recher­chaient les mil­i­tants no bor­ders quand ils ont poussé les clan­des­tins à occu­per la place de la République et en y instal­lant une forêt très dense de tentes, au mépris de toutes les règles san­i­taires. Un signe ne trompe pas : le ban et l’arrière ban des médias nationaux étaient présents.

L’évacuation ordon­née par le fameux préfet de police Lalle­ment a don­né lieu à quelques bous­cu­lades savam­ment relayées par les médias de grand chemin. Un motif en or pour s’apitoyer sur les « exilés » et autres « réfugiés ». Manque de chance, quand Le Parisien inter­roge l’un d’entre eux le 24 novem­bre, il s’agit d’un Afghan qui a séjourné plusieurs années en Suède, un pays qui n’a pas renou­velé son titre de séjour…On aura com­pris que la France est dev­enue le récep­ta­cle des déboutés du droit d’asile et des clan­des­tins de l’Europe entière…

Les images d’un polici­er faisant un croche-pied à un migrant parachevaient la mise en scène visant à faire des clan­des­tins des vic­times. Les con­séquences ont été immédiates :
— À grand ren­fort de pub­lic­ité, la min­istre déléguée au loge­ment annonçait que plus de 245 clan­des­tins étaient immé­di­ate­ment « mis à l’abri ».
— Le débat sur la « légitim­ité » du fameux arti­cle 24 de la loi sur la sécu­rité glob­ale était relancé.

C’est donc une séquence ron­de­ment menée de man­i­fes­ta­tion-répres­sion-indig­na­tion qui a totale­ment atteint l’objectif assigné par les mil­i­tants no bor­der. Une séquence com­plaisam­ment relayée par les médias de grand chemin qui se sont posés en dames patron­ness­es offusquées, une nou­velle fois à rebours de l’opinion majori­taire des Français pour qui l’évacuation des clan­des­tins était jus­ti­fiée, selon un sondage présen­té par CNews.

Un producteur pris à parti par des policiers : une véritable aubaine

Comme si cela ne suff­i­sait pas, les images du « pas­sage à tabac » selon Le Monde d’un pro­duc­teur de musique par des policiers le 21 novem­bre ont rapi­de­ment été dif­fusées sur les réseaux soci­aux. La scène a compt­abil­isé plusieurs mil­lions de vues.

Une nou­velle fois, les médias de grand chemin, à l’image du Monde le 27 novem­bre, cherchent les car­ac­téris­tiques les plus stéréo­typées : « trois policiers blancs (dis­tribuent) des coups de poing, de pied, de genou et de matraque à un homme noir qu’ils veu­lent inter­peller ». Le jour­nal apporte une nou­velle pré­ci­sion : « Tou­jours selon son témoignage, les policiers profèrent à son égard de nom­breuses insultes racistes. « Sale nègre ».

Un cast­ing et un sce­nario par­faits, presque à la George Floyd. Il n’en fal­lait pas plus pour en faire un scan­dale d’État et faire tanguer la majorité prési­den­tielle sur l’opportunité d’un arti­cle de loi pro­hibant la dif­fu­sion d’images de policiers.

Dès le 27 novem­bre, le prési­dent de la République réagis­sait sur Twit­ter :

« Les images que nous avons tous vues de l’agression de Michel Zecler sont inac­cept­a­bles. Elles nous font honte ».

Dans ce con­texte tour­men­té, les médias de grand chemin défen­dant le fameux arti­cle 24 de la loi de « sécu­rité glob­ale » étaient en ce dernier week-end de novem­bre bien rares :

  • Pour Slate, « l’article 24 vous effraie, atten­dez l’article 25 ».
  • La radio affil­iée à l’État français Fran­ce­In­fo donne la parole à un député Modem : « La preuve est faîte que cet arti­cle 24 n’ar­rive pas au bon moment ».
  • France cul­ture se pose sans détour la ques­tion de savoir si « la loi sur la sécu­rité glob­ale men­ace la démoc­ra­tie ».
  • Le Monde donne la parole à un juriste : « La France devient le pre­mier pays sécu­ri­taire de l’Union européenne ».
  • Le Figaro n’est pas en reste qui évoque « un pataquès politi­co-insti­tu­tion­nel qui lais­sera des traces dans la majorité ».

Une grille de lecture binaire

À ce stade, l’enchainement des événe­ments appa­rait comme opti­mal pour l’extrême gauche : des bru­tal­ités poli­cières qui per­me­t­tent de présen­ter des clan­des­tins en vic­times, des policiers vio­lents qui auraient proféré des insultes racistes, des images vidéo qui per­me­t­tent de filmer ces scènes et ont un rôle de garde-fou. S’il est pos­si­ble de s’écarter de cette lec­ture binaire des événe­ments, on ne peut pas dire que ce sont les médias de grand chemin qui nous y aident.

Les occupations illégales pour forcer les autorités à loger des clandestins

L’occupation illé­gale de la place de la République par des clan­des­tins téléguidés par des mil­i­tants no bor­der dans l’objectif d’une prise en charge n’est pas une nou­veauté. C’est même devenu un exer­ci­ce obligé : rechercher la lumière des pro­jecteurs braqués par les médias pour faire pres­sion sur un gou­verne­ment qui, dans tous les cas, choisit le social au détri­ment du régalien.

Pour ne don­ner qu’un exem­ple, en juin de cette année, plus de 70 « jeunes » clan­des­tins éval­ués majeurs occu­paient la place de la République. Une opéra­tion réussie puisqu’ « un site (d’hébergement NDLR) a été trou­vé » selon la mairie de Paris citée par Libéra­tion le 4 août.

Une indignation sélective

Médias, asso­ci­a­tions, peo­ple, députés et même le prési­dent de la République : ils ont été nom­breux à dénon­cer le « pas­sage à tabac » du pro­duc­teur de musique. Le croche pied con­tre un migrant place de la République a égale­ment été large­ment com­men­té et dénon­cé dans les médias de grand chemin.

Par con­tre, ces derniers ont été beau­coup plus dis­crets, voire muets, quand il s’agissait de dénon­cer les vio­lences poli­cières con­tre des gilets jaunes de la France périphérique. Comme le demande sans détours Fio­r­i­na sur le site Polémia, une jeune femme éborgnée lors d’une man­i­fes­ta­tion : « Pour avoir l’attention des médias et de l’IGPN, faut-il être immi­gré ? ».

La fabrique de victimes

L’observateur atten­tif aura com­pris que lors d’un emballe­ment médi­a­tique qui con­fine au lyn­chage, rares sont ceux qui oseront ne pas aller totale­ment dans le sens du courant.

Valeurs actuelles est bien seul à s’enquérir de ce que pensent les policiers au sujet de l’arrestation du pro­duc­teur de musique. L’article qui y est con­sacré donne quelques élé­ments de con­texte totale­ment passés sous silence par les autres médias, de nature à rel­a­tivis­er une lec­ture qui pour­rait être totale­ment binaire : gen­tille vic­time, méchants flics.

Su Face­book, M. L. com­mente deux cap­tures d’écran du pro­duc­teur de musique :

« À gauche Michel tabassé par la police. A droite le même Michel le lende­main chez Cyril Hanouna. Je sais bien que les maquilleuses font des mir­a­cles mais là… Plus fort que le vac­cin Covid il nous faut leurs secrets ».

Le con­tribu­teur d’Atlanti­co Nico­las More­au est tout aus­si acerbe :

« 15 000 policiers et gen­darmes blessés chaque année. 20 à 25 morts par an en opéra­tion. 50 sui­cides. Tous les médias s’en foutent. Par con­tre un gars se prend 6 jours d’ITT pour une inter­ven­tion qui dégénère et tous les médias hurlent à la dic­tature. Bouffons. »

Sur exposition sur les réseaux sociaux

C’était il y a qua­tre ans, un siè­cle à l’aune de l’actualité médi­a­tique mar­quée par des emballe­ments aus­si intens­es qu’éphémères. Un cou­ple de policiers était sauvage­ment assas­s­iné à Mag­nanville. L’islamiste qui a com­mis ce geste a dif­fusé les images de l’attentat sur son compte Face­book, une pub­li­ca­tion abjecte que des inter­nautes auront pu voir.

Le Parisien soulève dans un arti­cle du 9 novem­bre le prob­lème que pose la manie très prisée par les racailles de filmer les inter­pel­la­tions des délin­quants. Les images des policiers qui sont inter­venus sont ensuite rapi­de­ment dif­fusées sur les réseaux soci­aux, ce qui con­tribue à leur sur expo­si­tion et la mise en dif­fi­culté de leurs familles.

Un député LREM pointait début novem­bre sans le nom­mer Taha Bouhafs dans un Tweet, cité notam­ment par Valeurs actuelles :

« Les « jour­nal­istes » mil­i­tants, chas­seurs d’images anti-police, sont con­tre le pro­jet de loi #Secu­rite­Glob­ale. Ils sont con­tre le fait de mas­quer le vis­age d’un polici­er, par­fois père ou mère de famille. Je m’interroge donc sur leurs inten­tions. #Jesou­tienslapo­lice #police ».

Il est vrai que Taha Bouhafs, faux jour­nal­iste et vrai mil­i­tant, ne manque pas une occa­sion pour créer le buzz en fil­mant les sit­u­a­tions où il est « en con­tact » avec la police.

Tous ces élé­ments de con­texte devaient être rap­pelés après la folle semaine autour de la loi de sécu­rité glob­ale de cette fin de mois de novem­bre. Elle nous aura mon­tré toute la maes­tria de l’extrême gauche pour fab­ri­quer des vic­times et par­venir à ses fins, l’accueil incon­di­tion­nel des clan­des­tins, la per­pétuelle mise en accu­sa­tion de la police. Pen­dant ce temps, la ques­tion tant des vio­lences poli­cières qui doivent pou­voir être filmées et dénon­cées, mais égale­ment de l’instrumentalisation d’images de policiers par des racailles et autres pseu­do jour­nal­istes mais vrais com­mu­nau­taristes, reste entière. Une ligne de crète dont, à l’heure où ces lignes sont écrites, on ne sait pas com­ment le gou­verne­ment se sor­ti­ra : aban­don en rase cam­pagne ou adop­tion par les députés du fameux arti­cle 24 de la loi de sécu­rité globale.

Quant à savoir si les lois actuelles, sou­vent inap­pliquées, sont suff­isantes pour réprimer les excès liés à la dif­fu­sion d’images de policiers, c’est une autre histoire…

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