L’hebdomadaire Valeurs actuelles est dans l’actualité, ventes en nette hausse, un groupe de presse bénéficiaire, condamnation injustifiée après la pseudo-affaire Obono, soutien accentué à Éric Zemmour. L’occasion pour son propriétaire de lui donner un statut particulier… et un peu isolant.
Le groupe Valmonde
Le groupe s’est constitué par rachats successifs, tout d’abord le navire amiral Valeurs actuelles repris au groupe pharmaceutique Pierre Fabre en 2015 en même temps que le mensuel Spectacle du monde. Mieux vivre votre argent, racheté à SFR presse en 2017 est un mensuel patrimonial. Enfin La Lettre de la bourse est une newsletter confidentielle sur abonnement (429 € par an) pour un public professionnel.
Le tout était regroupé dans une holding médias où Safa a toujours été majoritaire avec ses deux associés Charles Villeneuve et Étienne Mougeotte, décédé début octobre 2021 à l’âge de 81 ans et qui avait cédé ses parts avant sa disparition.
Iskandar Safa, qui est-ce ? demandera l’homme de la rue. Franco-libanais, Safa est avec son frère Akram propriétaire d’un groupe mondial de construction navale. Il a entre autres racheté les Constructions Mécaniques de Normandie (CMN de Cherbourg) au début des années 90. Actionnaire de projets immobiliers dans le sud de la France, il est également investisseur dans les médias depuis le rachat du groupe Valmonde (Valeurs Actuelles) en 2015 au groupe Pierre Fabre.
Réorganisation en cours
À la place d’une seule société éditrice pour toutes les publications, trois sociétés séparées seront créées avec trois directeurs de publications différents. Les deux publications financières seront sous la houlette de Pascal Laroche. Charles Villeneuve (actionnaire à 15% de Valmonde, les 85% restant sont la propriété de Safa) prend la responsabilité de la relance de Spectacle du monde. Enfin Geoffroy Lejeune sera à la fois le directeur de la rédaction et de la publication de Valeurs actuelles.
Voir aussi : Geoffroy Lejeune, portrait
Comment interpréter ces changements ? Il y avait peu de synergies entre l’hebdomadaire et les deux titres financiers. Les engagements politiques de Valeurs pouvaient gêner les investisseurs. Enfin si – dans le cadre des lois iniques qui nous gouvernent – Valeurs actuelles devait être de nouveau condamné, ce serait le seul Geoffroy Lejeune à payer les pots cassés, évitant toute responsabilité pénale à Erik Monjalous actuel directeur du groupe.
Lejeune endossera donc la responsabilité pénale d’éventuelles futures procédures en diffamation, rôle qui revenait jusqu’à présent à Erik Monjalous. Au total, une manœuvre qui peut permettre d’envisager de nouvelles acquisitions, qui cantonne Valeurs actuelles dans son domaine plus politique, donne plus de champ à Geoffroy Lejeune, tout en lui laissant entendre que ses nouvelles responsabilités ne seront pas sans contrepartie.
Voir aussi : Collection Désintox, nouvelle brochure : Obono contre Valeurs actuelles